Djoma Balandou (Mandiana) : de nombreuses plaintes après la suspension de l’exploitation minière artisanale

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Après la suspension de l’exploitation artisanale dans les mines d’or, de nombreux citoyens du district de Djoma Balandou, révélant de sous-préfecture de Kondianakoro, se retrouvent confrontés à d’énormes difficultés financières. Cette fermeture a non seulement privé ces travailleurs de leur source de revenus, mais a également eu un impact direct sur les activités génératrices de revenu de la localité. Face à cette situation, ces citoyens ne savent plus comment faire face aux dépenses quotidiennes, rapportent les envoyés spéciaux de Guineematin.com à Djoma Balandou (Mandiana).

Souleymane Diakité, natif de Mandiana, vit à Djoma Balandou depuis quelques années. Son seul et unique travail reste l’orpaillage artisanal. Depuis l’interdiction de cette activité, ce père de 5 enfants est plongé dans une situation économique précaire.

Souleymane Diakité, orpailleur

« Je vis à Djoma Balandou ici depuis 6 ans, et la seule activité que je fais pour m’occuper de ma famille, c’est l’exploitation artisanale de l’or. Quand j’ai appris la nouvelle, je pensais que ça n’allait pas être appliqué. Malheureusement, c’est arrivé. Je vous avoue que depuis l’arrêt des activités, je n’ai pas pu avoir 5 000 francs guinéens pour moi-même, et le peu d’argent que j’avais est presque fini. Ma femme qui m’aide parfois évolue aussi dans la même activité. Donc, ça veut dire que nous n’avons plus d’espoir. Nous ne pouvons rien contre la décision du gouvernement. Mais, ils auraient dû penser à la situation des gens. Ici, les 90% de la communauté ne connaissent que l’orpaillage artisanal. Vouloir arrêter cette activité risque de perturber la prospérité économique de la plupart des citoyens », a-t-il fait savoir.

Dans cette localité où les activités minières sont développées, certains jeunes ont préféré s’éloigner de l’exploitation artisanale de l’or pour se lancer dans l’entrepreneuriat. C’est le cas de Lancei Cissé, qui a créé sa petite entreprise pour joindre les deux bouts. Mais, son salon de coiffure, qui était autrefois tant fréquenté, souffre aujourd’hui du manque de clientèle.

Lancei Cissé, coiffeur

« Moi, je suis un diplômé et ressortissant de Balandougouba, mais comme je n’ai pas trop aimé l’orpaillage artisanal, j’ai décidé de venir ouvrir un salon de coiffure ici à Djoma Balandou pour avoir une stabilité économique. Au début, tout allait bien et je gagnais des clients normalement. Parfois je pouvais rester au salon jusqu’à 2 heures du matin. Mais actuellement, je me retrouve avec 2 ou 3 clients par semaine depuis qu’ils ont interdit aux gens d’aller travailler dans les mines », a-t-il martelé.

Oumar Soumaoro, conducteur de taxi moto

Les conducteurs de taxis moto, qui faisaient fortune en longueur de journée dans le transport des personnes et des minerais, sont aussi fortement frappés par cette conjoncture. « Nous-même, nous ne comprenons plus rien. Depuis que ces gens-là (les autorités, ndlr) ont empêché les orpailleurs de travailler, nous passons la journée dans les bars cafés et au lit. Nos clients sont pour la plupart des orpailleurs, s’ils ne travaillent plus dans les mines, comment pouvons-nous gagner de l’argent ? Cette décision est très mal venue, sincèrement. Ce que nous demandons au gouvernement, c’est de faire en sorte que nous les jeunes qui avons refusé le banditisme au profit des petits métiers, qu’on se sente soutenu dans nos projets », a lancé Oumar Soumaoro.

De retour de Djoma Balandou (Mandiana), Souleymane Kato CAMARA et Abdoulaye N’Koya SYLLA pour Guineematin.com

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