Dissolution des conseils communaux : réactions croisées des acteurs sociopolitiques de Kankan

Dans la commune urbaine de Kankan, les acteurs sociopolitiques politiques commentent diversement la dissolution des conseils communaux. Si d’aucuns fustigent le bilan du maire sortant qu’ils jugent négatif, d’autres se disent préoccupés quant à la composition de la future délégation spéciale, rapporte notre correspondant à Kankan.

Désormais, les affaires courantes des différentes communes sont gérées par les secrétaires généraux, après la dissolution des conseils communaux par un décret présidentiel. Pour Lancinet Condé conseiller à la mairie de Kankan, leur départ n’était plus qu’une question de jour : « Le mandat du conseil communal est terminé et aussi depuis la prise du pouvoir par le CNRD le 05 septembre 2021, ils ont dissous toutes les institutions de la république y compris les communes, mais on a laissé la main aux communes d’évoluer et cela nous a permis de finir notre mandat. »

Installés en 2019 après plusieurs guéguerres internes au sein du RPG, le bilan de Mory Kolofon Diakité et son équipe pose débat. Selon Sekou Kaissa Cissé un jeune activiste de la société civile,  leur passage a été plutôt reluisant : « Le bilan de Mory Kolofon est positif parce que déjà la commune urbaine de Kankan a bénéficié d’un certain nombre d’infrastructures qui ont été réalisées à travers la mairie avec à sa tête le maire Mory Kolofon Diakité et son équipe, moi je pense qu’en termes de réalisations,  il a fait ses preuves. »

De son côté, Kalil Kouyaté du conseil régional des organisations de la société civile fustige le bilan du maire sortant : « Vous voyez l’état de la ville, moi je ne peux pas dire que le bilan du maire Kolofon est positif, nous vivons à Kankan ici mais moi je ne vois rien dans le bilan de Kolofon. »

La question de la succession de l’équipe dissoute retient l’attention des acteurs politiques. Mohamed Mansaré vice coordinateur régional du MPDG à Kankan donne son point de vue : « Logiquement les gens doivent attendre du CNRD des choix dénudés de toute partialité, ça veut dire que ceux-là qui seront appelés à piloter dorénavant les postes exécutifs communaux, ces gens doivent avoir une certaine probité morale et un amour délibéré et désintéressé pour les localités à la tête desquelles on sera amené à les placer. »

Il  faut noter que le décret de dissolution précise que les délégations spéciales ne seront pas candidats aux prochaines élections communales.