Démolition des magasins au marché Dibida de Kankan : une famille promet de s’opposer…

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Au lendemain du passage du ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat, de l’Aménagement du Territoire et de la Récupération des domaines spoliés de l’État, qui a sommé les occupants des magasins de Silani Mangbo de libérer les lieux avant ce vendredi 11 avril, date prévue pour le lancement des opérations de déguerpissement , des citoyens annoncent déjà leur opposition à cette initiative des autorités.

C’est le cas de Mohamed 2 Kaba, rencontré ce jeudi 10 avril 2025, au marché Dibida qui se réclame propriétaire de certains espaces visés par l’opération. Dans son intervention, il a indiqué que ce n’est pas la première fois qu’il est en conflit avec l’État au sujet de ce domaine.

« J’ai été informé que les autorités ont donné 24 heures pour quitter les lieux, sous peine de voir tous les magasins démolis ce vendredi. Pourtant, l’État n’a aucun droit sur ces domaines, ni de près, ni de loin. La zone que nous occupons est bien délimitée par un mur et n’a jamais fait l’objet d’une expropriation par l’État guinéen. Le litige concerne uniquement un terrain situé entre deux de nos parcelles. En 1990, le ministère de l’Habitat avait établi un bail emphytéotique de 30 ans avec notre propre locataire, en place depuis 1986, alors que nous étions au Liberia. À notre retour, nous avons saisi le ministre de l’Habitat de l’époque pour réclamer notre bien. Après examen du rapport de la commission domaniale préfectorale de Kankan, ce dernier a saisi la Commission nationale de restitution des biens saisis et spoliés, qui a recommandé la restitution du domaine à notre famille », a-t-il expliqué.

Mohamed 2 Kaba dit avoir été surpris d’apprendre que d’autres parties de son domaine qui n’ont jamais fait l’objet de litige sont également concernées par cette décision. Il dénonce ce qu’il considère comme une tentative d’intimidation visant à le déposséder illégalement de ses biens.

« Au début, nous pensions qu’il s’agissait uniquement de la parcelle en litige. Mais maintenant, ils veulent aussi s’en prendre à une autre, pourtant clairement reconnue et dotée de titres fonciers valides. Nous exigeons des explications : sur quelle base ou avec quelles preuves les autorités veulent-elles détruire tous nos biens ? On nous parle de pressions exercées par la mère du président de la République et sa sœur, Aïcha Doumbouya. Pourtant, dès son arrivée au pouvoir, le président a promis que la justice serait la boussole de l’action publique. Comment pourrait-il accepter que sa propre famille interfère dans une affaire purement administrative ? Nous pensons plutôt que certains utilisent leurs noms pour intimider les citoyens qui ignorent leurs droits », a-t-il poursuivi.

Parlant au nom de la famille Kaba, Mohamed SD Kaba a lancé un appel au président de la République pour qu’il intervienne afin de les rétablir dans leurs droits. Il affirme également que la famille est prête à aller jusqu’au bout dans cette lutte.

« Nous détenons tous les actes de propriété, y compris pour la parcelle en litige. Le président n’a jamais abusé de son pouvoir pour priver un citoyen de ses biens. Ce domaine n’a jamais appartenu à l’État. J’en appelle à lui pour qu’il ordonne à ses services de mettre fin aux intimidations. Nous sommes prêts à nous opposer physiquement à cette démolition. La famille Kaba sortira pour défendre ses droits. Nous ne resterons pas les bras croisés alors que nous disposons de décisions de justice et d’actes administratifs nous reconnaissant comme les propriétaires légitimes. Quel qu’en soit le prix, nous irons jusqu’au bout, y compris devant les tribunaux », a-t-il martelé.

Pathé Sangaré, correspondant à Kankan

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