Dadis gracié : les avocats de Toumba prennent acte et demandent l’élargissement de la mesure

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Depuis vendredi nuit, le capitaine Moussa Dadis Camara est libre. La grâce du président de la transition fait que l’ancien chef de la junte ne purgera pas la peine de 20 ans qui avait été prononcée contre lui le 31 juillet 2024 au terme du procès des évènements du 28 septembre devant le tribunal criminel de Dixinn.

La décision prise par l’homme du 5 septembre n’est pas exempte de reproche, mais cela n’empêche pas les avocats du commandant Aboubacar Sidiki d’en prendre acte.

« C’est que dans les conditions normales, le président ne peut accorder le droit de grâce qu’à un condamné qui fait l’objet d’une décision de condamnation définitive et exécutoire. En l’espèce, ce n’est pas le cas. Il s’agit d’une mesure qui n’est susceptible d’aucun recours. Par conséquent, nous, nous prenons acte de cette mesure de pardon et nous demandons que le président de la République fasse autant pour tous les autres accusés dans ce procès. Sinon, la mesure qu’il a accordée à Dadis risque d’être perçue comme étant une forme d’injustice. Donc au nom de l’équité, nous demandons au président d’accorder la même mesure à tous les accusés, notamment à notre client, M. Aboubacar Diakité dit Toumba », a dit l’avocat.

Cette décision du président de la transition intervient avant le début du procès en appel. Avec la grâce, ce n’est plus évident que ce jugement se tienne.

« Quand il y a appel, ça suspend l’exécution de la décision qui a été entreprise par le premier juge. Et puisque la décision n’est pas définitive parce qu’elle est encore susceptible d’autres voies de recours, le président aurait dû attendre que la décision soit définitive pour pouvoir exercer le droit de grâce. Mais en exerçant le droit de grâce sans que ces conditions-là ne soient réunies, cela a pour conséquence d’empêcher la tenue du procès en appel. Ça, c’est une évidence. Parce que le président Dadis qui est élargi, ne va plus participer à ce procès. Donc, ça remet en cause la tenue du procès en appel », a souligné Me Lanciné Sylla.

L’avocat du commandant Aboubacar Sidiki Diakité dit Toumba précise qu’en l’absence du capitaine Moussa Dadis Camara, il y a une impossibilité de tenir le procès en appel.

« Ce n’est pas possible. Dès lors que Dadis, qui est considéré comme un acteur majeur dans ce procès, ne soit pas là, c’est lui qui était aux affaires en ce moment. Et nous savons comment le procès en première instance s’est tenu. Il était considéré comme la personne centrale dans ce procès. Tous les autres n’étaient que ses ministres ou ses serviteurs. Donc ce procès sans Dadis, sa tenue est impossible. Ce décret sonne le glas du procès en appel », a-t-il laissé entendre.

Sékou Diatéya

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