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Les fortes pluies qui se sont abattues sur Conakry la nuit dernière, laissent derrière elles une scène de désolation à Bantounka 1, dans le secteur Fofanayah.
Une dizaine de concessions ont été gravement touchées et leurs habitants se retrouvent face à des maisons envahies par la boue, des murs et portails arrachés, et des biens personnels dont des ustensiles de cuisine, téléviseurs, meubles (…) emportés ou inondés par les eaux.
Les sinistrés, contraints de passer la nuit à la belle étoile, incriminent l’entreprise chinoise CHICO, en charge de la construction d’une nouvelle route reliant le quartier de Cosa à Bambeto.
« C’est une nouvelle route qui est en cours de réalisation dans le cadre de l’urbanisation de Conakry. Le projet est bon, c’est vrai, mais le problème se situe actuellement au niveau des caniveaux, surtout en ce début de saison des pluies », a expliqué Alpha Boubacar Diallo, porte-parole des victimes.
Le déplacement des caniveaux pour les adapter au tracé de la nouvelle route est, selon lui, la cause principale de leurs malheurs.
« Le caniveau qu’ils ont déplacé, qu’ils ont tracé par rapport à l’option de leur route, c’est ce qui nous fatigue. Ici, c’est une descente. Dès que l’eau arrive avec force, elle charrie la terre de la route et entre dans les concessions avec des débris, des cailloux, des pierres. Regardez ! Une image vaut mieux que mille mots. Le portail est cassé, la terre est partout. Nous avons les pieds dans la boue depuis trois heures du matin », a-t-il exprimé devant sa concession.
En moins d’un mois, les résidents de Bantounka 1 connaissent pour la troisième fois consécutive des inondations.
« C’est la troisième fois en moins d’un mois. C’est une situation indescriptible. Nous demandons aux autorités de nous aider à sécuriser les lieux en assurant un bon réglage du caniveau. Si le caniveau est bien fait, il n’y aura pas de problème pour les riverains », a-t-il invité.
Bien que le projet routier soit jugé bénéfique, les habitants craignent des conséquences bien plus graves si des mesures ne sont pas prises rapidement.
« C’est un projet qui devrait être à notre avantage, mais à l’allure où vont les choses, nous avons peur qu’il y ait des victimes, des dégâts humains. C’est ce que nous craignons », a alerté Alpha Boubacar Diallo.
S’agissant de l’ampleur des dégâts matériels, M. Diallo précise.
« Vous avez vu ma maison. Au moins dix concessions sont impactées ici. L’arrière-cour est cassée, les fondations sont endommagées. Tout cela à cause de ce virage qui n’est pas encore maîtrisé. L’ancienne voie d’eau a été supprimée, et ils en ont créé une nouvelle qui ne répond pas encore aux attentes. C’est un SOS pour nous », a-t-il sollicité.
Au total, une dizaine de concessions sont affectées dans cette partie de Bantounka, et d’autres de l’autre côté du pont ont également subi des impacts similaires. Heureusement, M. Diallo confirme qu’il n’y a pas eu de pertes en vies humaines.
« On a presque tout perdu dans les maisons, les marmites, les ustensiles, tout est parti avec les flots d’eau. Les téléviseurs, tout est dans la boue. Aucun appareil électrique ne peut fonctionner. Et de surcroît, dès que la pluie est venue, il y a eu une coupure de courant jusqu’à maintenant. Nous étions dans l’obscurité et dans les flots. Vous imaginez ce que ça représente la nuit ? Aucun secours n’était possible », a-t-il expliqué.
Un appel urgent aux autorités du pays
Malgré la venue des équipes de l’entreprise et des autorités après les précédentes inondations, aucune solution durable n’a été apportée. C’est pourquoi Alpha Boubacar Diallo insiste. « Nous demandons aux autorités de nous venir en aide pour que nous soyons sécurisés. C’est tout ce que nous demandons, car nous sommes hyper exposés. À chaque pluie, on ne peut pas se coucher, on ne peut pas dormir. Vous l’avez vu vous-mêmes, vous êtes témoins. C’est énorme. La situation est indescriptible et il y a des risques énormes ici », a-t-il fait savoir.
Alhassane Fofana