Crise multisectorielle guinéenne : le MPP expose ses ambitions et exhorte les Guinéens à aller vers « un nouveau monde »

Le Mouvement Pour le Progrès (MPP), ambitionne de rassembler les Huinéens vers un monde sans communautarisme, ni haine et ni division. C’est ce qu’a déclaré ce samedi, 16 novembre 2024, son président Dr Fodé Cissé. C’était à l’occasion de la présentation du projet de sa structure dont l’objectif est de construire une nation forte et des Institutions politiques stables.

Selon Dr Fodé Cissé, analyste politique, la naissance du MPP est parti d’un constat amer qu’il a exposé de façon détaillée ce samedi à son siège situé à Sangoyah dans la commune de Matoto. Présentant les motifs de la création de son mouvement, il a pointé du doigt une crise multisectorielle notamment, ethnique, religieuse, politique, économique et culturelle.

« Nous pensons que le pays a été mis à une cadence. On ne peut pas continuer sur cette lancée. Parce que tout simplement, il y a trop de divisions communautaires et trop de haine dans nos sociétés. C’est les types de crises qu’on appelle une crise organique. Depuis l’indépendance jusqu’à maintenant, l’histoire politique de la Guinée a été faite de pages sombres. Et ce sont ces pages sombres-là, qui ont divisé les familles, les communautés, qui ont opposé les communautés les unes des autres. Aujourd’hui, force est de reconnaître que les gens ont fait de cette situation un repli identitaire, un mode de pensée, un mode d’action qui est le communautarisme qui est une menace pour la République. On peut vous refuser un logement aujourd’hui à cause de votre religion et votre ethnie alors qu’on est dans un pays laïc. Mais on n’en parle pas assez. Ce qui est dangereux, c’est que ce repli sur soi a affecté notre système politique, il a affecté également notre gestion du pouvoir. Et la conséquence de ça, c’est le non-respect des lois : les lois sont violées dans une combine communautaire sous prétexte de laisser un Président achever son mandat. On a tout entendu ici. C’est le communautarisme qui est à la base. Reposer la politique sur la communauté est une utopie. Est-ce qu’on va continuer à subir ces mêmes combines communautaires pour continuer à violer les lois fondamentales ? Nous nous disons non. Le communautarisme est une menace pour la nation.

La crise également, est au niveau de la détérioration de la confiance entre l’armée et la population. Parce qu’en pareille situation, quand ils veulent violer la loi, ceux qui sont en place, les Forces de défense et de sécurité sont renforcées. Ils mettent leurs partisans partout et le reste de la population quand vous réclamez, vous êtes réprimés. Ça fait que la population n’a plus confiance aux Forces de défense et de sécurité. Au regard de tout ça, le piège s’est enfermé sur tout le monde. Chaque communauté est dans sa cage, dans sa logique, chacun défend son intérêt. Comment sortir de ce piège ? Nous on s’est dit qu’il faut choisir un autre chemin pour sortir de ce piège. Mais pourquoi ce nouveau chemin ? c’est ce qui justifie la création du mouvement MPP », a-t-il exposé.

La nouvelle génération peut changer la donne selon Dr Cissé

« Pourquoi il faut aller vers un nouveau chemin ? parce que la société guinéenne est en pleine mutation. Elle est faite de nouvelles générations qui sont conscientes et qui sont issues des brassages des communautés. Ces générations ont un désir profond et chacun de nous veut aujourd’hui que son pays se développe. Si c’est notre passé qui nous divise, pourquoi ne pas l’aborder ? C’est la deuxième raison de la création du MPP. Il faut aborder le passé avec responsabilité. Parce que la grandeur d’un pays passe par là. On veut aller vers un nouveau monde.  Nous voulons incarner cette nouvelle voie. Nous ne sommes pas un mouvement politique mais on veut fonctionner comme une dynamique. Nous voulons rassembler les Guinéens autour des projets, des projets qui ont un sens. Et voilà ce projet qu’on vous présente aujourd’hui », a déclaré l’ancien DG de la Caisse de prévoyance sociale.

Le MPP répertorie les tares du pays autour de 5 valeurs et fait des recommandations

« Nous avons 5 valeurs qui encadrent notre projet. La première, c’est la foi. La foi cultive la fraternité, l’empathie et la solidarité entre les hommes. Nous voulons que cette foi soit au rendez-vous pour encadrer notre projet. La deuxième valeur est l’éthique et la morale. Parce que l’éthique permet de distinguer le bien du mal. Il faut que chaque guinéen s’interroge parce que le cynisme a pris le dessus sur la morale. La troisième valeur, c’est la science. Elle permet de distinguer le faux du vrai. Alors que notre société a tendance à abandonner la science. Ton diplôme n’est pas pris en compte. Au niveau de l’Etat, ce qui est pris en compte c’est : ‘’est-ce qu’il est de nous ?’’, ‘’il est dans notre esprit ?’’. Si les compétences ne sont pas valorisées, ça fait aussi que personne ne s’enthousiasme aujourd’hui pour aller se former. L’élite guinéenne est à questionner. Le MPP veut valoriser la science.

La quatrième chose, c’est le travail. C’est le travail qui encadre l’économie et qui permet de distinguer l’utile à l’inutile. Il faut faire un peu de propagande dans l’obscurité et tu as un point. Tu vois des gens, ils ne font pas grand chose mais tu les vois bombarder par des titres. Alors que toi qui a passé tout ton temps à bosser, tu n’es pas récompensé à ta juste valeur. Ça crée des frustrations. La dernière valeur que nous avons, c’est l’art et la culture. Ce sont des valeurs qui déterminent notre identité dans la musique, la danse, le théâtre. On a une crise identitaire en Guinée. Nous voulons mettre en valeur les cultures de nos 4 régions naturelles », a dit le président du MPP.