Crise de carburant à Conakry : files interminables et inquiétudes à Sonfonia T7, la SONAP rassure

La capitale guinéenne connaît une nouvelle paralysie liée à la crise de carburant. Ce mardi matin, au niveau des stations-service de Sonfonia T7, le constat est sans équivoque : des files interminables de voitures et de motos s’étendaient sur plusieurs dizaines de mètres.

Automobilistes, motards, revendeurs et simples usagers, impatients et inquiets, attendaient sous une chaleur accablante, sans réelle information sur la durée de cette rupture.

Pendant ce temps, les forces de l’ordre veillaient à freiner le marché noir. Toute personne venant avec des bidons pour acheter de l’essence était appréhendée, laissant les points de vente informels, communément appelés marché noir, totalement vides.

Face à cette situation, les personnes les plus touchées expriment leur désarroi.

« Nous sommes à la station de Sonfonia T7, il y a beaucoup de voitures mais, pour le moment, on nous sert le carburant. Moi, c’est hier soir que j’ai constaté cela ici. C’est déplorable, nous n’avons aucune information concernant cette crise », témoigne un automobiliste.

La situation n’épargne pas les revendeurs au détail, surnommés pompe-bidon. À Sonfonia, certains se retrouvent sans marchandise.

« Moi, je revends en détail mais ce matin je n’ai pas eu d’essence à la station T7. Les policiers ont même saisi certains de nos amis qui étaient venus avec des bidons pour acheter », déplore un détaillant, impuissant face à la rigueur des forces de l’ordre.

Une rigueur que certains citoyens saluent, y voyant un moyen de limiter la spéculation.

« Je suis content de savoir que les détenteurs de bidons ne sont pas servis. Ils sont trop gourmands. Quand ils entendent qu’il y a crise, ils remplissent les stations pour revendre aux gens à un prix exorbitant », lance un jeune conducteur.

Mais pour d’autres, l’angoisse est à son comble après avoir parcouru plusieurs stations sans succès.

« J’ai sillonné deux à trois stations avant d’être là. C’est le même constat, certaines même sont fermées. Ici, peut-être je vais avoir, comme ils sont en train de servir ceux qui sont devant moi. Ah, ils n’ont qu’à trouver une solution, sinon ce n’est pas bon », s’inquiète un taxi-motard.

Contacté par notre rédaction, le responsable communication de la SONAP (Société nationale des pétroles) a tenu à rassurer la population : « L’approvisionnement et la distribution de l’essence et du gasoil se poursuivent normalement. Nous invitons la population à ne pas céder à la spéculation ni à la désinformation. »
Christine Finda Kamano

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