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« L’État n’a subi aucun préjudice du fait de ma gestion »
Le dossier de l’ancien Directeur Général du Fonds d’Entretien Routier (FER) a été ouvert en chambre d’appel ce mardi 5 décembre 2023, après plusieurs renvois. Souleymane Traoré a de nouveau comparu à la barre de la CRIEF suite à l’appel interjeté par le parquet spécial et l’Agent judiciaire de l’État contre la décision rendue en chambre de jugement le 31 juillet dernier. Tout comme devant la chambre de jugement, Souleymane Traoré n’a pas reconnu les faits qui lui sont reprochés devant la chambre des appels de la CRIEF.
Par ailleurs, le prévenu déplore que même ses enfants soient touchés par cette procédure. C’est pourquoi il aurait préféré ne pas relever appel. « Ma fille de 13 ans et mon garçon de 15 ans sont interdits de sortie du pays. Je me suis dit que je suis l’un des rares cadres accusés avec ses enfants mineurs, qui sont à l’école, entendant leurs noms cités pendant les audiences et sur les réseaux sociaux. Pour toutes ces raisons, bien que je ne sois pas totalement satisfait de la décision, j’ai estimé ne pas relever appel afin de ne pas faire subir encore ces épreuves à mes enfants« , s’est-il défendu.
« Pour moi, l’État n’a subi aucun préjudice du fait de ma gestion. Pendant mon mandat au FER, aucune institution de la République n’a été soumise à des contrôles aussi rigoureux que le Fonds d’entretien routier : l’Inspection générale d’État a effectué des contrôles permanents, l’Inspection générale des finances et des commissaires aux comptes ont vérifié tous les comptes, et à ce jour, aucun détournement n’a été établi au niveau du FER.
Contrairement à ce que l’on pourrait faire croire à l’opinion, je n’ai pas commencé ma vie avec la direction du FER. J’ai travaillé plus de 20 ans avant. J’ai généré des revenus. C’est pour toutes ces raisons que je considère que je ne suis pas coupable de ces faits et que l’État n’a subi aucun préjudice du fait de ma gestion« , s’est-il défendu.
Quant au contenu de ses comptes saisis, il déclare avoir fait fortune bien avant son arrivée à cette fonction. « En tant que conseiller fiscal pour la société minière Belzone, j’ai reçu un virement de 100 mille dollars à ECOBANK. J’ai expliqué que j’avais des activités agricoles, notamment la location de tracteurs et de moissonneuses-batteuses, et que je faisais moi-même l’agriculture que je commercialisais. Tous ces revenus étaient indépendants de ceux que je percevais en tant que Directeur Général du FER. Pendant mes deux ans en tant que président de l’Association des fonds routiers africains, j’ai effectué de nombreuses missions dans presque tous les pays d’Afrique où il y avait des fonds d’entretien routiers en conflit avec les gouvernements qui voulaient supprimer leur autonomie. À ce titre, non seulement mes frais de mission étaient couverts, mais il m’arrivait de recevoir des donations lors de ces missions. Mes dépenses dans ces différents pays étaient entièrement prises en charge par les gouvernements« , a-t-il souligné.
Cet ancien haut cadre avait été reconnu coupable de corruption d’agents publics, d’enrichissement illicite et de blanchiment de capitaux en première instance. Pour la répression, il avait été condamné à 18 mois d’emprisonnement, dont 11 mois assortis de sursis, et à une amende d’1 milliard de francs guinéens, montant déduit de l’un de ses comptes saisis. Les faits qui lui sont reprochés porteraient sur la réfection du siège du Fonds d’entretien routier (FER), estimé à 85 milliards de francs guinéens.