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Dans une lettre consultée ce lundi 18 novembre par Guinéenews, huit magistrats de la Cour des comptes dénoncent le déroulement du concours de recrutement organisé par cette institution.
Pour rappel, le 1er octobre 2024, la Cour avait lancé un appel à candidatures pour le recrutement de trois secrétaires, deux informaticiens, deux chargés de la documentation et des archives, ainsi qu’un chargé de l’administration et de la rémunération. À la suite de cet appel, près de 400 candidatures ont été reçues, selon les informations disponibles.
Cependant, les magistrats dénoncent de nombreuses irrégularités ayant entaché le processus de présélection et les tests d’admission.
Parmi les irrégularités relevées, il y a :
- La réintégration de candidatures invalidées lors de la phase de présélection.
- Des conflits d’intérêts résultant de liens de parenté ou de collaboration entre certains membres de la commission de recrutement, des autorités de la Cour et des candidats admis.
- Des fuites de sujets d’examen.
- L’utilisation de téléphones portables pendant les épreuves.
Selon les signataires de la lettre, ces pratiques compromettent la transparence, la crédibilité et l’intégrité du processus de recrutement. « Ces irrégularités ont d’ailleurs conduit à la démission du rapporteur et d’un membre de la commission de recrutement », ont-ils précisé.
Ils ajoutent : « Au regard de ces irrégularités, et conformément aux dispositions de l’article 122 du Code de procédure pénale (CPP), nous, magistrats, dénonçons fermement ces pratiques gravissimes et non honorables qui ternissent la crédibilité et l’image de notre institution, laquelle devrait servir de modèle en matière de bonne gestion. »
Et de poursuivre : « Prenant acte de la démission de nos collègues magistrats et des faits rapportés, nous exigeons l’invalidation des résultats provisoires et l’annulation immédiate du processus. Par ailleurs, nous demandons la mise en place d’une commission d’enquête interne, en prélude à l’ouverture d’une enquête judiciaire contre toutes les personnes impliquées, directement ou indirectement, dans ces irrégularités. »
En outre, les magistrats précisent qu’ils se réservent le droit de saisir le Conseil supérieur de la magistrature, la Cour suprême et le Tribunal de première instance, en fonction du statut des présumés auteurs des infractions.
« Enfin, nous réitérons notre demande relative à l’organisation d’une plénière avant la fin de l’année », concluent-ils.