Enseignement supérieur : lancement du programme « 250 femmes docteurs d’ici 2035 » pour féminiser les élites scientifiques

il y a 2 heures 17
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Le gouvernement guinéen a franchi une nouvelle étape dans sa politique de promotion de l’égalité des genres dans l’enseignement supérieur. Sous l’impulsion du Ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de l’Innovation (MESRSI), Alpha Bacar Barry, le Programme 250 PhD femmes enseignantes-chercheures et chercheures a été officiellement lancé ce lundi 4 août à la Cité des Sciences et de l’Innovation.

Ce programme novateur vise à accompagner 250 jeunes femmes titulaires d’une licence jusqu’au doctorat à l’horizon 2035, afin de renforcer durablement la présence féminine dans le monde universitaire et scientifique, encore largement dominé par les hommes.

Dans son discours, Bintougbé Diakité Kaba, cheffe du Service Genre et Équité du MESRSI, a dressé un état des lieux préoccupant : seulement 2 % des enseignantes-chercheures sont titulaires d’un doctorat en Guinée, contre 4 % en 2020. La participation des femmes à la recherche scientifique reste marginale, avec un taux de 0,1 %.
« Cette sous-représentation compromet la crédibilité de notre système éducatif et freine l’innovation », a-t-elle alerté, appelant à un engagement fort des institutions.
Le programme est présenté comme une réponse stratégique pour combler ce déséquilibre structurel, mais aussi comme un levier de transformation sociale, économique et scientifique.

À travers des interventions marquées par l’enthousiasme et la détermination, plusieurs membres du gouvernement ont exprimé leur soutien total à cette initiative.
Rose Pola Pricemou, Ministre des Postes, des Télécommunications et de l’Économie Numérique, a salué l’impact potentiel du numérique comme catalyseur de progrès :
« Quand les femmes s’impliquent dans les domaines technologiques, elles peuvent résoudre de nombreux défis sociaux. Notre ministère est prêt à accompagner au moins dix femmes dans les domaines de l’IA et de l’analyse de données », a-t-elle promis.
De son côté, Oumar Doumbouya, Directeur national de l’enseignement supérieur, a souligné le caractère profondément transformateur de ce programme :
« Former 250 femmes docteurs, ce n’est pas un chiffre. C’est une volonté politique de briser le plafond de verre et de promouvoir une élite scientifique féminine. »


Un programme aux multiples dimensions

Au-delà de la formation, le programme mise sur le mentorat, les partenariats internationaux et l’accès à des ressources dédiées pour créer un environnement propice à l’excellence académique féminine.
Dans la même dynamique, le MESRSI a présenté des actions concrètes menées depuis 2023, notamment :
• la création d’un numéro vert (167) pour dénoncer les violences et le harcèlement en milieu universitaire,
• la réforme du Prix d’excellence féminin, récompensant chaque année les meilleures étudiantes, chercheures et entrepreneures,
• l’élaboration d’une stratégie d’institutionnalisation du genre dans le secteur de l’enseignement supérieur.

La cheffe de cabinet Fanta Touré, au nom du ministre Alpha Bacar Barry, a officiellement lancé le programme, saluant la vision du Président de la République, le Général Mamadi Doumbouya, en faveur de l’inclusion et de l’égalité des chances :
« Ce programme est une réponse directe à l’engagement présidentiel d’atteindre au moins 30 % de représentation féminine dans les instances de gouvernance », a-t-elle rappelé.

Un modèle reproductible pour l’avenir

Ce programme phare ambitionne de devenir un modèle durable et reproductible, avec le soutien actif de partenaires techniques et financiers. Il s’inscrit pleinement dans les objectifs de développement durable, les conventions internationales sur l’égalité de genre, et les priorités sociales de la Guinée.
« Ensemble, nous bâtirons une génération de femmes scientifiques, leaders et bâtisseuses du savoir », a conclu Fanta Touré.

Image: la cheffe service du genre et équité
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