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Le procès en appel des accusés Thierno Mamadou Djouldé Barry et Boubacar Bah, respectivement poursuivis pour attaque à main armée et viol, s’est ouvert par devant la Cour d’Appel de Conakry jeudi, 30 janvier 2025.
Le premier, condamné par le tribunal de première instance de Dixinn à 8 ans de réclusion criminelle, a rejeté systématiquement l’accusation. Le second condamné à 15 de réclusion criminelle par le tribunal de première instance de Kaloum a quant à lui, reconnu avoir violé Mariama Sylla en 2017. Boubacar Bah “alias Jordan” qui, une fois à la barre, a plaidé coupable et a présenté des excuses.
Le juge n’a pas eu besoin de lui poser des questions, le ministère public non plus.
Prenant la parole pour ses réquisitions, l’avocat général a demandé à la Cour de constater la lettre de désistement de la partie civile représentée par sa mère Mamaissata Sylla dans cette affaire. Ousmane Sané a aussi demandé d’accorder des circonstances atténuantes à l’accusé. Il ironise en répétant les propos de la victime consignés dans l’ordonnance de renvoi: « C’est une fois qu’il m’a touchée. On n’a même pas fait 5 minutes ».
Face à des tels propos, le magistrat interpelle Boubacar Bah alias ‘’Jordan” sur les 8 ans perdus en prison, sans métier, sans argent, sans liberté, à cause du viol commis sur autrui. Il a par la suite requis le temps mis en prison soit les huit (8) ans contre l’accusé.
L’avocat de la défense s’aligne derrière cet avis et fonde l’espoir que la libération éventuelle de son client lui permettra de reconstruire sa vie. C’est dans ce contexte que l’affaire a été mise en délibéré pour décision être rendue le 13 février 2025.
S’agissant du condamné Thierno Mamadou Djouldé Barry, il a réitéré sa déposition faite devant le tribunal de première instance de Dixinn en plaidant non coupable des faits de ‘’vol à main armée’’ mis à sa charge. Le jeune explique qu’il rentrait du Maroc où il a fait 4 ans, il a pris une maison au quartier Samatran (Dubréka) dans le but de réaliser son projet de mariage puisqu’il n’a pas réussi à aller en Occident. A peine trois semaines passées sur les lieux, il a été poursuivi pour ‘’vol à main armée’’ par un de ses voisins. « Le 31 décembre 2020, j’ai effectué un voyage sur Sangarédi où j’ai passé 2 jours. Je suis rentré à 3h du matin, je suis rentré. J’ai tapé au portail, mon voisin Thierno Mamadou Aliou Diallo (boulanger) a ouvert. Je suis rentré dans ma chambre. Quelque 10 à 15 minutes après, des agents ont tapé à ma porte, j’ai demandé qui est-ce? Ils ont dit ouvrez sinon on casse la porte. Dès que j’ai ouvert, ils m’ont interpellé pour m’envoyer à la Gendarmerie de Samatran. Quelque temps après, Mamadou Saliou Diallo est venu. C’est ainsi que le gendarme m’a demandé si c’est vous avez fait l’opération chez ce monsieur? J’ai répondu quel monsieur? On m’a dit où est l’arme avec laquelle vous avez mené l’opération? J’ai dit que moi je n’ai pas d’arme. Après, le commandant a demandé à me torturer », affirme-t-il.
Interrogé par l’avocat général pourquoi il a escaladé le mur à 3h du matin, l’accusé répond qu’il ne l’avait pas fait. Le magistrat s’appuie alors sur les arguments du boulanger Thierno Mamadou Aliou Diallo qui déclare l’avoir vu escalader le mur pour questionner à nouveau. Vous n’êtes pas seul dans la cour où vous logez. Pourquoi c’est vous qu’on a interpellé? L’accusé déclare de passage que ce boulanger lui avait demandé de l’aider à avoir 3 sacs de farine quand il est revenu du Maroc sans succès. « Je lui ait dit à l’époque que l’argent que j’ai ici c’est pour préparer mon mariage », dit-il et que c’est là est né leur désaccord.
Le ministère public rappelle à nouveau à l’accusé qu’en plus de Mamadou Saliou Diallo, victime de vol, le boulanger Thierno Mamadou Aliou Diallo a porté plainte contre lui pour menace de mort. Ce dernier aurait déclaré lors du premier jugement de cette affaire, qu’il a été contacté par son voisin Saliou pour l’informer qu’un groupe de personne dont l’accusé à la barre ont fait une opération chez lui et il a reconnu Thierno Mamadou Djouldé (l’accusé à la barre). C’est ainsi qu’il a procédé s’il était dans sa chambre la nuit même de l’opération mais il n’y était pas. Et que dans la foulée, quelqu’un lui a signifié qu’il a vu Thierno sortir. Il l’avait contacté pour confirmer que celui-ci l’aurait menacé de mort s’il le dénonçait auprès de la victime.
Dans le dossier, une 3e personne s’est également constituée partie civile. Comme Thierno Mamadou Aliou, il se dit victime de menace de mort. Des accusations réfutées par l’accusé qui soutient qu’à part son voisin boulanger, il n’a jamais connu la victime d’attaque à main armée, encore moins cette autre plaignante.
L’affaire a été renvoyée au 13 février 2025 pour leur comparution et la suite des débats.
Plusieurs autres affaires ont été renvoyées à cette date faute d’avocat ou d’interprète. Les détenus présents jeudi à la Cour sont composés d’hommes et des femmes guinéens et expatriés. Ils sont accusés entre autres de: tentative de meurtre et complicité, détention illégale d’arme, vol à main armée, trafic international de drogue à haut risque (cocaïne), viol et séquestration, coups et blessures volontaires, menaces.
Saidou Lébêré
+224 621 304 338
L’article Cour d’Appel de Conakry : un accusé plaide coupable des faits de viol et le parquet requiert le temps mis en prison est apparu en premier sur Mediaguinee.com.