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La Direction générale de la promotion de la citoyenneté et de la paix (DGCIP), sous la tutelle du ministère de l’Administration du territoire et de la Décentralisation, a organisé, ce jeudi 16 octobre 2025, un atelier de validation du guide de bonnes pratiques en gestion des conflits. Cet outil, soutenu par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) sur financement du Fonds de consolidation de la paix (PBF), ambitionne de doter les communautés de mécanismes adaptés pour prévenir, gérer et transformer les conflits dans un esprit inclusif.
Un outil stratégique pour anticiper et désamorcer les crises
Dans son discours d’ouverture, Mohamed Sikhé Camara, Secrétaire général du MATD, a rappelé la pertinence de ce document face aux défis sociaux et communautaires que traverse la Guinée. « La paix ne se résume pas à l’absence de conflits. Elle est avant tout le fruit d’un engagement collectif, constant et inclusif, fondé sur le dialogue, l’écoute et le respect mutuel », a-t-il souligné.
Il a insisté sur le rôle des jeunes et des femmes, souvent perçus à tort comme des fauteurs de troubles, mais en réalité porteurs de solutions innovantes et durables.
Le guide met en avant les principes directeurs tels que le respect, l’impartialité, la confidentialité, l’écoute active, la justice, la participation inclusive et la recherche du consensus.
Capitaliser sur les savoir-faire locaux
Oumou Mara, Directrice générale adjointe de la DGCIP, a pour sa part insisté sur la démarche participative qui a permis l’élaboration du guide.
« Ce guide est le fruit de plusieurs travaux de terrain basés sur l’écoute des communautés, l’échange avec les jeunes, les femmes et leaders locaux. Notre ambition est de valoriser les dynamiques communautaires de gestion des conflits et de proposer un outil simple, concret et adapté au contexte local », a-t-elle déclaré.
Les bonnes pratiques recensées s’appuient notamment sur la valorisation des mécanismes endogènes (chefs coutumiers, sages, griots, serments coutumiers), mais aussi sur l’implication déterminante des femmes et des jeunes, comme cela a été expérimenté à N’Zérékoré après les violences post-électorales de 2020.
Des étapes claires pour gérer les conflits
Le guide validé propose une méthodologie en cinq étapes :
1. Prévention et alerte précoce : détection des signaux avant-coureurs et mise en place de comités de veille.
2. Analyse et compréhension : cartographie des acteurs et identification des causes profondes.
3. Médiation et négociation : recours à des médiateurs crédibles, à la médiation culturelle et à la recherche de solutions gagnant-gagnant.
4. Accord et réconciliation : formalisation des engagements, cérémonies symboliques et réparations pour les victimes.
5. Suivi et consolidation : création de comités de suivi local, activités communautaires communes et implication des jeunes et femmes.
Le guide documente également plusieurs initiatives réussies : médiation des associations de jeunes entre forces de sécurité et manifestants à Koloma, dialogue interreligieux à Wanindara, comités mixtes de veille communautaire à Sonfonia, ou encore activités de sensibilisation par le sport et la musique à Bailobayah.
Dans leurs interventions, les responsables ont insisté sur l’importance d’une appropriation locale du guide. Loin d’être un simple document technique, il constitue désormais un instrument opérationnel d’appui aux politiques publiques et un référentiel pour les acteurs de la paix.
Cet atelier marque une avancée dans l’ancrage d’une culture de prévention des conflits en Guinée, où la jeunesse et les femmes apparaissent comme des piliers incontournables de la consolidation de la paix.