Conseil Aux Jeunes Professionnels Africains: Choisissez une spécialisation, pas la dispersion (Par Algassimou Porédaka Diallo)

il y a 2 heures 14
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« Qui trop embrasse, mal étreint. »

À l’heure où la compétitivité sur le marché du travail est de plus en plus rude, et où les exigences des recruteurs se précisent, il est impératif que les jeunes professionnels africains repensent leur stratégie de développement de carrière. L’un des pièges les plus répandus et malheureusement encouragé dans certains milieux académiques et professionnels est la volonté de toucher à tout.

Beaucoup s’autoproclament « experts polyvalents », croyant à tort que la diversité des expériences suffit à faire autorité. J’ai moi-même été de ceux-là. Pendant longtemps, je me targuais d’être un expert polyvalent en développement, appuyé en cela par mon parcours académique et professionnel : trois Masters dans des domaines variés – Sciences de l’Éducation, Ingénierie du Développement Local, et Gestion de Projets de Coopération – et des expériences professionnelles dans des secteurs aussi divers que l’éducation, la santé publique, l’agriculture, l’environnement, la sécurité alimentaire, le développement économique, la protection de l’enfant, et même les mines. Je croyais qu’accumuler les secteurs rendait mon profil plus attractif.

Mais avec le recul, les rencontres, les échanges avec des sommités du développement international, j’ai compris que cette « polyvalence » était en réalité un handicap : prétendre maîtriser tous les domaines, c’est souvent ne maîtriser véritablement aucun. Le monde professionnel contemporain, qu’il soit public ou privé, est désormais structuré autour d’une exigence claire : la spécialisation. Les recruteurs recherchent des personnes capables d’apporter une expertise pointue dans un domaine donné, pas des profils vagues ou trop généralistes.

Aujourd’hui, un électricien généraliste aura moins de valeur sur le marché qu’un électricien spécialisé en installations solaires ou en domotique. De la même manière, se dire simplement « expert en développement » ne signifie plus rien. Le développement est un océan vaste : parlez-vous de développement économique ? durable ? communautaire ? industriel ? Même un informaticien doit préciser s’il est développeur, spécialiste en cybersécurité, en IA ou en systèmes embarqués. Que dire des gens qui se disent Juristes ou Économistes ?

Chers jeunes professionnels africains, ne reproduisez pas les erreurs de notre génération. Ne vous laissez pas piéger par une quête de polyvalence mal définie ou de titres ronflant sans maitrise. Choisissez un domaine qui vous passionne, et creusez-y profondément. Spécialisez-vous, dès vos études si possible, et poursuivez cette spécialisation dans vos stages, certifications, expériences terrain et communautés d’apprentissage.

Ce n’est pas un appel à l’étroitesse d’esprit, bien au contraire. Il s’agit de viser l’excellence dans un champ bien défini, tout en restant ouvert aux collaborations intersectorielles. Le vrai professionnel aujourd’hui, c’est celui qu’on appelle pour une problématique précise, dont la réputation dans un domaine spécifique parle pour lui.

Ne soyons pas les produits passifs d’un système éducatif hérité de structures floues, peu adaptées aux exigences du monde actuel, où des étudiants en sciences humaines passent des années à suivre des cours de « philosophie générale », « histoire générale » ou « sociologie générale » sans orientation professionnelle claire. Soyez stratégiques. Soyez ambitieux. Soyez spécialisés.

Algassimou Porédaka Diallo,

Ancien Expert Polyvalent, se demandant quel titre réclamer désormais

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