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Après un long moment d’absence sur la scène publique, Abdourahmane Sanoh coordinateur par intérim du mouvement Citoyens Pour la République (CPR) s’est fendu une lettre adressée au président de la transition. Dans cette lettre, l’ancien coordinateur du FNDC a évoqué les multiples violations de la charte de la transition, des droits de l’Homme et des libertés.
Abdourahmane Sanoh parle de son inquiétude sur la conduite de la transition : « le pays va mal ! Il va très mal aujourd’hui ! Force est de reconnaître que la description de la situation du pays faite dans votre déclaration de prise de pouvoir, correspond tout aussi bien à celle d’aujourd’hui ! Et la répression n’est pas la solution. De nos jours, si on peut encore prendre le pouvoir par les armes, on ne peut le conserver durablement par les armes. Les perspectives ne sont pas rassurantes quant à une issue pacifique et démocratique de la Transition, avec des bases institutionnelles et réglementaires enfin convenables et des élections ouvertes, transparentes, crédibles et globalement incontestables », a-t-il déclaré
Le mode de sélection des hauts cadres du pays, a placé l’État sous la coupe de l’inexpérience, altérant ainsi les performances de l’administration et la qualité de l’offre de services publics
Le coordinateur par intérim du CPR a évoqué également dans sa lettre l’échec du cadre de dialogue inclusif qu’il impute en partie au CNRD
« Plus d’un an après la mise en place contestée d’un cadre de dialogue, nous n’avons pas encore réussi à lui conférer le caractère inclusif et la crédibilité qui sied. Des difficultés persistantes sont constatées dans la coordination de l’action gouvernementale, notamment en raison de l’imprécision et du manque de transparence des relations entre le Gouvernement et le CNRD, qui demeure un organe largement informel dans sa constitution et dans son fonctionnement, plus de deux ans après son avènement au pouvoir. Le mode de sélection des hauts cadres du pays, a placé l’État sous la coupe de l’inexpérience, altérant ainsi les performances de l’administration et la qualité de l’offre de services publics », s’est il insurgé.
L’ancien coordinateur du FNDC a fait cas aussi des violations de la charte de la transition notamment, des droits et libertés des citoyens et de certaines corporations
« Les constantes violations de la charte de la Transition et des lois par le CNRD, obèrent l’efficience et la cohérence du fonctionnement de l’État et nous éloignent des exigences d’un État de droit. Ces violations sont illustrées par les restrictions de la liberté de presse et des droits civiques, l’interdiction de manifester, les limitations de l’accès à l’internet, le brouillage des ondes des médias privés, l’instrumentalisation et la personnalisation de la justice, la persécution des magistrats qui défendent l’éthique dans leur profession », s’est indigné Sanoh
Le regain de corruption et d’enrichissement illicite et l’accaparement de l’État par un petit groupe d’individus au détriment des intérêts de la nation, ainsi que l’absence d’exemplarité dans la gouvernance économique et financière, font que nos compatriotes ne croient plus à la sincérité des engagements
Les poursuites judiciaires des anciens dirigeants et le travail de la CRIEF, n’ont pas échappé à cet acteur la société civile.
« En plus, les répressions judiciaires contre les acteurs politiques et sociaux, les violations des droits de l’homme, les atteintes à la dignité humaine, les traitements inhumains et dégradants sur des personnes sans défense, les violences et les tueries lors des manifestations, sont autant d’actes qui se poursuivent comme par le passé. Or, les régimes qui ont précédé le vôtre avaient déjà fait trop de morts, pour qu’on continue encore de compter des martyrs pour l’effectivité de l’État de droit et de la démocratie dans notre Pays. Cette atmosphère ne laisse aucun doute sur le recul démocratique enregistré en si peu de temps. La démagogie, le populisme, le culte de la personnalité et la propagande règnent, sans partage et comme par le passé, sur tous les canaux publics de communication. Le regain de corruption et d’enrichissement illicite et l’accaparement de l’État par un petit groupe d’individus au détriment des intérêts de la nation, ainsi que l’absence d’exemplarité dans la gouvernance économique et financière, font que nos compatriotes ne croient plus à la sincérité des engagements, à établir un État libre de corruption. La CRIEF, dont l’institution était perçue comme salutaire, est devenue un instrument de réglement des comptes avec des personnalités bien ciblées, sans enquêtes préalables », a-t-il déploré.
Pour finir Abdourahmane Sanoh a invité le Colonel Mamadi Doumbouya, a rectifié la conduite de la transition afin d’éviter à la Guinée une énième crise politique.
Amadou Diawo Barry pour Actuguinee.org
Tel : 621795790
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