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En prélude au scrutin présidentiel du 28 décembre 2025, les membres des Commissions Administratives de Centralisation des Votes (CACV) des communes de Dixinn, Ratoma, Lambanyi et Sonfonia ont prêté serment ce lundi, 22 décembre 2025, à Conakry. La cérémonie s’est déroulée au tribunal de première instance de Dixinn, conformément aux dispositions de l’article 104 de la Loi organique L/2025/026/CNT portant Code électoral du 27 septembre 2025. L’audience a été présidée par le juge Aboubacar Thiam, qui a rappelé la solennité et la portée de ce serment, tout en définissant précisément la mission et le rôle crucial des membres des CACV dans le processus électoral, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Le représentant du ministère public, le procureur Elhadj Sidiki Camara, en a appelé à la conscience de chaque membre des CACV et expliqué les différentes valeurs que comporte ce serment.
Sidiki Camara, procureur« Cette étape du processus électoral est d’une importance capitale, car elle permet d’affirmer et de sceller la responsabilité historique des femmes et des hommes chargés de recevoir des bureaux de votes via les Commissions de réception les voix exprimées par nos concitoyens, les centraliser, les compiler, les vérifier, les calculer, les reporter dans les procès-verbaux avant de les acheminer sous une bonne escorte à la Direction Générale des Elections (DGE) chargée de publier les résultats provisoires, I’ONASUR et la Cour Suprême. Ce qui nous emmène, monsieur le président, honorables assesseurs, d’en appeler à la conscience professionnelle de chaque récipiendaire ici présent pour avoir eu la chance d’être désigné parmi des millions de guinéens afin d’accorder à notre scrutin majeur toute la crédibilité requise. Le serment, en des termes simples, est un engagement solennel, donné selon les formes et devant l’autorité qualifiée, de remplir au mieux sa mission. La formule du serment, prévue à l’article 104 du Code Electoral que vous allez prononcer tout à l’heure, comporte des valeurs dont il convient d’éclaircir le sens et la portée. Il s’agit de :
L’honneur : c’est le sentiment d’une dignité morale, estimée plus haut que tous les biens, et qui porte certaines personnes à des actions loyales, nobles et courageuses. Il signifie également la chasteté, le souci de respecter soi-même.
L’indépendance : synonyme de liberté et de souveraineté, elle veut dire absence de dépendance. Elle se dit également de quelqu’un qui n’est soumis qu’à l’autorité de la loi, qui ne dépend pas de telle personne ou de telle chose pour exercer sa mission.
La transparence : ce terme désigne le caractère de ce qui ne cache rien, de ce qui ne dissimule rien. Il signifie aussi la franchise et l’ouverture.
L’impartialité : cette expression veut dire neutralité, non-alignement, objectivité, intégrité ou plus précisément absence de parti pris. La personne impartiale est celle qui est juste, équitable, qui ne favorise aucun parti.
Le parjure : ce terme signifie violation du serment, la trahison de sa conscience, l’expression de son irresponsabilité, la démission de toutes les valeurs précitées. La conséquence qui s’y attache est la poursuite judiciaire, car chacun de vous dira ici tout à l’heure : ‘’ en cas de parjure, que je subisse la rigueur de la loi’’ », a-t-il déclaré.
Par ailleurs, le procureur a expliqué les attentes du peuple par rapport à la tenue de ce scrutin. « Le ministère public tient à rappeler que l’attente du peuple par rapport à la tenue d’une élection libre, inclusive et transparente, est grande, et les principaux acteurs que vous êtes, devez en avoir conscience et savoir incessamment que la construction, le développement et la stabilité d’un pays dépendent essentiellement de la détermination de ses filles et fils à avoir non seulement une conduite loyale, mais aussi respectueuse des lois et règlements qui gouvernent la Nation. Nous gardons espoir et la ferme conviction qu’à la suite de cette assermentation qui impulsera sans nul doute vos différentes responsabilités, chaque acteur jouera pleinement, loyalement et efficacement son rôle pour qu’au soir du 28 septembre 2025, le monde entier soit prompt à féliciter notre Nation à travers le meilleur exemple de démocratie que nous allons offrir… C’est sur mots que le ministère public requiert qu’il vous plaise, monsieur le président, de recevoir le serment des membres des Commissions Administratives de Centralisation des Votes (CACV) des Communes de Dixinn, Ratoma, Lambanyi et Sonfonia conformément à l’article 104 du Code Electoral de la République de Guinée et les renvoyer dans l’exercice de leurs fonctions ».
Pour sa part, le président du tribunal, le juge Aboubacar Thiam, est revenu sur l’importance de cette prestation de serment et expliqué rôle crucial des membres des CACV après avoir prêté serment.
Aboubacar Thiam, président du tribunal« En vous présentant devant cette juridiction pour prêter serment, vous n’accomplissez pas un simple acte de procédure. Vous vous engagez dans un pacte sacré avec la République, un engagement solennel avec le peuple de Guinée, et, osons le dire, un contrat moral avec votre propre conscience. Le mot serment tire son origine du latin « sacramentum », qui désignait, dans la Rome antique, un engagement sacré, assorti d’une sanction divine en cas de manquement. Le serment n’est donc pas une parole ordinaire, il est une parole élevée, consacrée, une promesse que l’on arrache au for intérieur de l’âme pour la livrer, nue et irrévocable, à la foi publique. Prêter serment, c’est se lier par la parole, mais aussi par l’honneur. C’est faire de sa langue l’instrument de la vérité et de sa conduite le reflet de cette parole donnée. Ainsi compris, le serment que vous allez prononcer n’est ni une formule rituelle vidée de sens, ni une formalité imposée par la loi, il est l’acte fondateur de votre mission, la pierre angulaire de la confiance que la Nation place en vous. Votre rôle est capital. Vous êtes les gardiens de l’expression souveraine du peuple. Entre vos mains se jouera non point le destin d’un candidat ou d’un parti, mais l’image que notre pays donnera de lui-même, celle d’une Guinée fidèle à ses principes démocratiques, respectueuse du suffrage universel et jalouse de sa crédibilité institutionnelle. À cet instant précis, vous cessez d’être de simples citoyens pour devenir des dépositaires de l’autorité de l’État dans ce qu’elle a de plus noble, la garantie de la sincérité du vote ».
En outre, le juge Thiam a mis en garde contre toute violation du serment. « Mais là où le serment élève, le parjure avilit. Le parjure, n’est pas seulement une faute juridique, c’est une déchéance morale. C’est la trahison consciente d’une parole donnée sous l’égide de la loi et devant la société tout entière. Celui qui se rend coupable de parjure ne trompe pas seulement le juge, il trompe la Nation, il trahit la confiance du peuple, il blesse la République dans ce qu’elle a de plus précieux, la vérité. La loi guinéenne, à l’instar des grands systèmes juridiques, ne reste pas indifférente à cette forfaiture. Elle la réprime avec sévérité. Mais au-delà des sanctions pénales, il est une peine plus lourde encore, celle de porter à jamais le poids du discrédit, de voir son nom associé à l’infamie, et sa conscience tourmentée par le souvenir d’un serment trahi. Souvenez-vous donc que chaque chiffre que vous consignerez, chaque procès-verbal que vous signerez, chaque résultat que vous validerez, sera placé sous le regard scrutateur de la Nation et sous l’autorité silencieuse mais implacable de votre serment. En ce jour solennel, la Justice ne vous demande ni héroïsme, ni éclat, mais une vertu plus rare et plus exigeante, la probité. Elle vous demande d’être droits quand la tentation est forte, impartiaux quand les pressions se font insistantes, courageux quand le confort du compromis semble séduisant. Que votre boussole soit la loi. Que votre guide soit la vérité. Que votre rempart soit votre conscience. En prêtant serment devant ce tribunal, vous entrez dans une chaîne de confiance qui lie le citoyen à l’État, l’État à la Justice, et la Justice à la République. Ne soyez pas le maillon qui cède. Puisse la solennité de cet instant graver dans vos esprits la noblesse de la mission qui vous est confiée. Puisse votre engagement contribuer à faire de l’élection du 28 décembre 2025 un jalon de plus dans la marche résolue de la Guinée vers une démocratie apaisée, crédible et respectée », a-t-il laissé entendre.
Après que les membres de la CACV ont prêté serment, le tribunal les a renvoyés dans le plein exercice de leurs fonctions. « Le tribunal prend acte de la constatation du serment des récipiendaires, renvoie les membres dans le plein exercice de leurs fonctions de membres des commissions administratives de centralisation des Votes des communes de Dixinn, Ratoma, Lambanyi et Sonfonia », a déclaré le magistrat.
Selon, Saa Manda Léno, membre d’une CACV de la commune de Ratoma, a exprimé ses sentiments à l’issue de la prestation de serment.
Saa Manda Leno, membre CACV« Cette cérémonie de prestation de serment est pour nous d’abord un acte moral, citoyen. Il nous rappellera toutes les fois que nous serons dans nos différentes commissions de ce jour, de cet engagement solennel que nous avons pris par devant ce tribunal, pour nous ramener à respecter nos obligations morales vis-à-vis de la nation guinéenne ».
Fatoumata Diouldé Diallo pour Guineematin.com
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