Conakry : le litre d’essence se négocie jusqu’à 20 000 GNF au marché noir

il y a 5 heures 19

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Les habitants de Conakry vivent une crise de carburant qui perturbe les activités quotidiennes. Dans la journée de ce mardi, 3 décembre 2024, les citoyens des communes de Ratoma et de Lambanyi font face à un manque criant de carburant dans plusieurs stations-services. Sur une dizaine de stations, de Kipé à Kobaya, aucune n’était fonctionnelle, au grand dam des citoyens, réduits à constater les dégâts. Tel est le constat fait sur place par Guineematin.com à travers un de ses reporters.

A la station Star de Kipé Dadia, située à quelques pas du siège de Guineematin.com, il n’y avait pas de carburant. Même constat à la station BNT, près de la mosquée Gassamaya, à Kipé Dadia. Notre périple s’est poursuivi à la station Total peu après le Centre émetteur. Les stations Star, BNT, Kamsar Pétroleum et Shell de Nongo, les stations TNT et Shell de Lambanyi offrent le même visage. Tout comme la station Shell de Kobayah. Les pompes sont à sec. Les rares usagers qui envisagent de s’approcher pour prendre du carburant rebroussent chemin grâce à un geste de la main d’un pompiste, ou par l’absence de pompiste par endroits.

Les conducteurs de moto taxis, de tricycles et autres engins qui empruntent ce tronçon sont obligés de se ravitailler au marché noir. Là, le litre d’essence est vendu à 20 mille francs guinéens, notamment à Kipé. À Nongo Taady, le litre se négocie entre 14 et 15 mille GNF.

Cette crise de carburant et la flambée des prix sur le marché noir seraient liées au débrayage des conducteurs de citernes chargés survenue la semaine dernière.

Sorel Sow, conducteur de moto-taxi, se dit inquiet et invite au dialogue. « On est inquiet. Parce que, c’est quand on roule que certains vont se rendre au boulot. Donc, le plus souvent, ce sont les motards qui facilitent ce déplacement. Avec le prix, des fois, on gagne difficilement. Depuis hier, on a fait la queue à la station, deux à trois fois, on n’a pas eu de carburant. Donc, ce que nous avons, c’est ce qu’on utilise. Mais au marché noir, j’ai acheté hier soir le litre à 15 000 GNF. Certains de mes collègues ont eu le litre à 14 000 et d’autres à 20 000 GNF. C’est en fonction de ça qu’on taxe les clients. »

Cette situation impacte négativement la clientèle de certains conducteurs de moto taxi. A l’image de Mamadou Aliou Bah qui explique son calvaire. « Avoir le carburant est un calvaire, ce n’est pas du tout facile. Depuis hier, on a cherché le carburant, mais impossible. Je loge à Coyah. J’ai quitté là-bas pour venir jusqu’à Kipé, dans l’espoir d’avoir du carburant. Rien. Quand on dit le prix aux clients, ils nous rejettent. D’habitude, là où on envoyait des gens à 7 000 GNF, quand on leur dit que c’est à 10 000, ils nous rejettent. Pourtant, on est obligé d’augmenter le prix parce que ce n’est pas facile de gagner le carburant ».

Joint au téléphone par un journaliste de Guineematin.com, le responsable de la communication de la Société Nationale des Pétroles (SONAP), rassure. « Au niveau du dépôt, il y a les produits pétroliers, le gasoil et l’essence. Les chargements ont repris depuis jeudi dernier, avant même la signature du protocole d’accord entre les chauffeurs des camions-citernes, qui étaient en grève, et leurs employeurs. Je rappelle que ce protocole d’accord a été signé vendredi soir, suite à une médiation menée par la SONAP entre les chauffeurs des camions-citernes et les sociétés qui les emploient. Les chargements et la distribution continuent normalement. Donc, les files d’attente que vous constatez dans les stations vont bientôt disparaître parce qu’il n’y a ni crise ni pénurie », affirme Alpha Kabinet Sidimé.

En attendant le retour à la normale, les citoyens doivent prendre leur mal en patience.