Conakry : Des acteurs de la société civile et des journalistes formés sur la gestion des manifestations pacifiques

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Du 2 au 5 avril 2024, sous les auspices de l’Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime (ONUDC) et du Haut-Commissariat aux Droits de l’Homme (ONU Droits de l’Homme), une formation intensive a été dispensée à Conakry à 10 journalistes et 20 représentants de la société civile. L’objectif principal était de renforcer leurs compétences en matière de gestion des manifestations pacifiques, conformément aux normes internationales des droits de l’homme.

Cette initiative a été soutenue financièrement par les États-Unis d’Amérique via le International Narcotics and Law Enforcement Affairs Section (INL). Elle s’inscrit dans le cadre des efforts visant à promouvoir un environnement où les droits de l’homme sont respectés, même dans le contexte parfois turbulent des manifestations publiques.

La formation était structurée en deux volets majeurs. Tout d’abord, une attention particulière a été portée à la gestion des manifestations pacifiques selon les standards internationaux des droits de l’homme. Cela inclut la sensibilisation aux méthodes non violentes, la prévention des conflits et la promotion du respect des droits fondamentaux, tant par les manifestants que par les forces de l’ordre. Ensuite, un second volet important a été consacré au monitoring et à la documentation des violations des droits de l’homme qui peuvent survenir lors de ces manifestations. Les participants ont été instruits sur les principes éthiques et déontologiques à respecter lors de la couverture de ces événements sensibles.

Les organisateurs de la formation ont souligné le rôle crucial des médias et de la société civile dans la promotion des droits de l’homme lors des manifestations : « Les médias, en diffusant des informations précises et équilibrées, peuvent contribuer à prévenir les malentendus et à démystifier les causes des manifestations, réduisant ainsi le risque de tensions accrues. De même, la société civile peut jouer un rôle actif en formant les manifestants aux méthodes non violentes, en surveillant les éventuels abus des droits de l’homme et en établissant des codes de conduite éthiques pour les manifestations. »

Kameldy Neldjingaye, Représentant Résident Adjoint de l’ONUDC pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, a souligné l’importance de ce projet dans le contexte de la transition en cours en Guinée. Il a affirmé que le renforcement de la confiance entre les populations et les forces de sécurité est essentiel pour assurer un développement durable dans le pays : « L’objectif est de soutenir le processus de transition en cours et de veiller à ce que ce travail de renforcement de la confiance entre les populations et les forces de sécurité constitue les piliers d’un développement durable en Guinée. Le projet vise à se concentrer sur une assistance technique visant à garantir que, lorsque des manifestations se produisent – car celles-ci peuvent être spontanées – elles soient gérées conformément aux normes internationales des droits de l’homme. »

 Il a également souligné que les manifestations pacifiques peuvent parfois se produire de manière spontanée, et que la formation vise à garantir qu’elles soient gérées conformément aux normes internationales des droits de l’homme: « La formation est destinée aux organisations de la société civile et aux médias car, très souvent, lorsqu’il y a des dérives dans le contexte de manifestations pacifiques, seules les forces de sécurité sont pointées du doigt, alors que les organisations de la société civile et les médias ont également un rôle important à jouer. Ils ont des devoirs à observer pour garantir que les manifestations annoncées comme pacifiques le demeurent effectivement. »

Cybèle Haupert, Représentante Résidente Adjointe du Haut-commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme, a mis en avant le rôle crucial des médias et de la société civile en tant que défenseurs des droits de l’homme : « L’importance de la participation des médias et des acteurs de la société civile réside dans la compréhension de leurs rôles et dans leur capacité à les remplir en tant que défenseurs des droits de l’homme. »

Elle a souligné l’importance pour ces acteurs de comprendre et de respecter les normes nationales et internationales des droits de l’homme dans leur travail de reportage et de surveillance des manifestations : « Ils jouent un rôle crucial dans la manière dont ils rapportent ces événements, en tenant compte à la fois du cadre juridique national guinéen et des normes du droit international des droits de l’homme. Il est essentiel qu’ils acquièrent cette compréhension afin que leur message ne soit pas biaisé, non pas intentionnellement, mais simplement en raison d’une méconnaissance de ces normes et des principes éthiques qu’ils doivent respecter lors de la couverture de ces sujets, qui sont incontestablement difficiles et sensibles, tant en Guinée que dans le monde entier. »

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