Bakary Goyo à propos de la grâce accordée à Dadis : « le CNRD nous a dit que la justice serait la boussole de la transition… Je suis vraiment confondu »

La grâce accordée au capitaine Moussa Dadis Camara, ancien chef de la junte militaire, pour des raisons de santé, continue de susciter de vives réactions et d’interrogations dans l’opinion.

Et quelqu’un comme Bakary Goyo Zoumanigui, n’en revient pas. Selon le premier vice-président de l’Union des Forces Républicaines (UFR), cette décision du Général Mamadi Doumbouya contraste avec les engagements pris par le CNRD au lendemain du putsch du 05 septembre 2021, d’autant qu’elle a été prise à un moment où la procédure enclenchée contre les auteurs du massacre du stade de Conakry, était pendante devant la Cour d’appel de Conakry à la suite des appels interjetés par les parties contre la décision rendue en première instance.

« Quand le CNRD a pris le pouvoir, ils nous ont dit que la justice serait la boussole de la transition. Dadis Camara et ses camarades ont été jugés. Et ils ont interjeté appel. La cour d’appel ne s’est pas prononcée. Le président de la République a pris une décision qui le réhabilite et puis il le gracie. Moi, je reviens simplement sur les premiers propos des responsables. Est-ce que c’est la justice qui les a guidés comme ça ? Attendons de voir. Personnellement, je suis vraiment confondu parce qu’on dit que Dadis, dans le cadre de son commandement, il a commis un crime contre l’humanité », a-t-il déclaré.

Le responsable politique s’interroge également sur le sort réservé aux anciens dignitaires du régime Condé poursuivis pour détournement des deniers publics. Il a également fait cas de la disparition forcée des leaders d’opinion, notamment Oumar Sylla  » Foniké Mengué et Billo Bah.

« Si on gracie comme ça, il y a des personnalités du pays qui sont en prison pour des faits de détournement. Et moins que ça, les Foniké Mengué et compagnie. Ils sont arrêtées (…), qu’est -ce qu’on leur reproche ? Bon, attendons de voir », a-t-il martelé.

Le 31 juillet 2024, Capitaine Moussa Dadis Camara et la plupart de ses coaccusés ont été condamnés pour crime contre l’humanité, dans le cadre leur implication dans les tragiques événements du stade du 28 septembre en 2009.

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