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Au bout du bout du temps additionnel d’un match en grande partie pauvre en jeu et en occasions franches, la Guinée a fini par disposer de la Guinée Equatoriale dimanche 28 janvier pour se qualifier pour les quarts de finale de la Coupe d’Afrique. Si ce match n’était pas plaisant à regarder, notamment en première période, c’est parce que les deux coachs se sont livrés une vraie bataille tactique qui a été finalement remportée par Kaba Diawara.
Kaba Diawara le savait : la Guinée Equatoriale est une équipe difficile à manier ; jouant souvent en bloc bas pour faire mal sur les contres. Et effectivement, la Guinée Equatoriale a joué comme on l’attendait. Ce qui a permis à Kaba Diawara de faire déjouer cette équipe qui peut quand même avoir l’excuse du carton rouge pris par son milieu Federico BiKoro.
Disposé en 4-4-1-1 (qui devenait parfois un 4-1-4-1) – le dispositif des équipes prudentes –, le Nzalang voulait gagner la bataille du milieu, comme l’a annoncé son sélectionneur Juan Micha en conférence de presse d’avant match. Pour l’attaque, Emilio Nsue – soutenu par José Machin – pouvait s’en charger, lui qui avait déjà marqué cinq buts en trois matchs. On a donc vu une équipe équato-guinéenne qui ne s’est pas fait découvrir durant une bonne partie du match. Et chaque fois qu’elle le faisait, elle avait le mérite de se replacer très vite.
C’est avec le même 4-4-1-1 que Juan Micha avait battu la Côte d’Ivoire (4-0) et avait été utilisé un système similaire (4-1-4-1) contre la Guinée Bissau (victoire 4-2).
Kaba Diawara qui avait regardé les vidéos des matchs de l’adversaire, a certainement appris des erreurs des Ivoiriens. Le sélectionneur guinéen décide donc d’entamer le match avec cinq défenseurs dont un positionné en position offensive (Sékou Sylla), trois milieux (dont deux défensifs) et deux attaquants dont un seul à la pointe de l’attaque, soit un 4-2-3-1 qui pouvait se transformer en 4-4-2. Objectif : mettre en place un dispositif hybride qui mène à la fois la bataille du milieu, assure une bonne couverture défensive et offre des options créatives en attaque. Il a donc placé les milieux défensifs Amadou Diawara et Mory Konaté devant les quatre défenseurs. Et en bon piston, Sekou Sylla a été décalé devant les deux milieux défensifs, dans le couloir droit. En quatre 4-2-3-1, Aguibou et Morgan pouvaient évoluer comme des milieux offensifs. En 4-4-2, Morgan était le soutien de Bayo voire ailier gauche.
Le onze entrant du Syli
Gardien : Ibrahima Koné
Défenseurs : Ibrahim Diakité, Mouctar Diakhaby, Julian Jeanvier, Issiaga Sylla
Milieux : Mory Konaté, Amadou Diawara (milieux défensifs) ; Sékou Sylla, Aguibou Camara et Morgan Guilavogui (milieux offensifs voire attaquant pour Morgan) ;
Attaquant : Mohamed Bayo.
Avec un milieu dense et quatre défenseurs, Kaba Diawara a cherché à contrecarrer les contre-attaques équato-guinéennes. Lui qui voulait en même temps voir son équipe marquer en premier pour ensuite gérer le score. Mais, aussi méfiant que son adversaire, le Syli n’a pas osé prendre des risques. Surtout que cela a été le péché de la Côte d’Ivoire de jouer à tout va, laissant ainsi des espaces qui ont été exploités par le Nzalang.
Ce dimanche, chacune des deux équipes attendait donc pour partir en contre. Au milieu, les pertes de balles et les fautes ont davantage rendu le match assez terne, même si le Syli avait un petit ascendant sur l’adversaire en raison de sa disposition tactique polyvalente. Il a fallu attendre les cinq dernières minutes de la première période pour voir le match un peu s’emballer. Et c’est parce que, la Guinée Equatoriale tentant d’attaquer, laissait des espaces que la Guinée a cherché à exploiter. Malheureusement, Aguibou et Morgan vont gâcher les deux premières occasions franches du Syli.
Au retour des vestiaires, la Guinée, certainement en confiance en raison de sa légère domination au milieu, a oublié son jeu de méfiance pour chercher le K.O. La Guinée Equatoriale avait alors des espaces pour attaquer. Mais en attaquant, le Nzalang se fait découvrir. Et le jeu s’est ouvert… Nsue et Machin exploitent l’espace laissé dans la défense du Syli. Dans la surface, la reprise du droit du premier s’envole hors du cadre de Koné (47’). Dans le sens inverse, Bayo offre un bon ballon à Guilavogui qui manque sa frappe tendue (50’).
Par la suite, le bon alignement de la défense équato-guinéenne va éviter l’ouverture du score pour hors-jeu sur le but de Mory Konaté qui avait repris de la tête le coup franc bien tiré par Sylla (53’).
Si le jeu s’est décanté à la reprise, c’est aussi parce que Juan Micha Bicogo a compris que le Syli faisait presque le même jeu que son équipe. Il fallait alors chercher à attaquer pour marquer et se replier par la suite. Quitte à offrir des espaces à l’adversaire. De toutes les façons, Bicogo avait confiance en sa défense. Mais le carton rouge de Federico Bikoro va obliger Bicogo à revenir sur ce qu’il sait faire exécuter de mieux : défendre et contre-attaquer. On peut dire que cela a bien fonctionné face à une équipe guinéenne dont le point fort n’est pas l’attaque. A la 63ème minute, sur une balle de contre, Ndong jaillit à l’entrée de la surface guinéenne. Au duel avec Aguibou, il obtient un coup franc dont l’exécution permettra au Nzalang d’obtenir un penalty. Un penalty – heureusement pour le Syli – qui sera raté par Nsue. La Guinée Equatoriale obtiendra par la suite d’autres opportunités.
En supériorité numérique, le Syli national a la possession, mais manque de créativité en attaque. Kaba Diawara décide alors de faire rentrer Naby Keita et François Kamano (78’). Le premier pour aider Aguibou et Diakité – ce dernier, aussi bon en défense comme en attaque – à cacher les lignes défensives équato-guinéennes. Le second, pour mieux percuter dans le couloir gauche de l’attaque.
Voyant son équipe tenir alors que les minutes s’épuisaient, Micha Bicogo tarde à faire ses changements. Espérant peut-être une prolongation. Son premier changement n’intervient qu’à la 84ème minute. Il fait sortir un milieu (Buyla) pour un attaquant (Nlavo Asue). Kaba, lui, avait déjà effectué trois changements qui lui ont permis de mieux rythmer le jeu de son équipe.
A force de courir derrière le ballon, le Nzalang se fatigue et le Syli se procure davantage d’occasions de but. La Guinée pousse mais n’y arrive pas à cause de son éternel problème d’inefficacité devant le but adverse. Le salut viendra de Mohamed Bayo (90’+8) qui a claqué une reprise de la tête au premier poteau, suite à un centre de l’homme du match Ibrahim Diakité.