Bossou: la reconstitution de la forêt n’est pas bénéfique, que pour une seule espèce

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« La forêt joue un rôle capital dans la vie des hommes sur Terre; sa reconstitution n’est pas bénéfique que pour une seule espèce faunistique ni floristique » dixit, le docteur Paul Lamah, directeur général de l’Institut de recherche environnementale de Bossou

Selon lui, pour parler de  l’importance de la forêt et de comment entreprendre son reboisement en vue de la reconstituer, en cas de nécessité, il y a deux aspects à prendre en compte. Le premier, est de considérer : « qu’après le reboisement des espèces de plantes, on n’obtient pas une repousse à 100 %. Certains plants ne vont pas réussir. Ils vont mourir. 

Et quand c’est comme ça, il faut essayer de renforcer ceux qu’on peut récupérer et remplacer les autres, qui sont morts.»

Pour que le reboisement soit total et parfaitement réussi, «il faut remplacer les plants morts, dans le même espace.

Ainsi, sans reprendre le reboisement proprement dit, on n’a fait que changer les plants qui sont morts et cela permet de réussir l’opération dans un espace donné. Pour le réussir, ce n’est pas un travail de deux ou 5 ans qu’il faut, c’est des efforts de plusieurs années. C’est un aspect important à souligner. 

Le second aspect, part d’un vécu auquel notre institut a été confronté l’année dernière : un paysan a mis volontairement le feu au corridor. Dans l’espace brûlé, d’une superficie de 14 hectares, il y a certains arbres qui ont subsisté, pendant que d’autres ont été complètement calcinés. On est en train de remplacer ces plants brûlés. L’idée est de faire un pont de végétation entre le bloc forestier des Monts Nimba et celui de Bossou. Pour permettre aux chimpanzés de migrer facilement, dans les deux sens. Mais, c’est une action de longue haleine qui va s’étaler sur des années. Nous sommes tenus de la mener jusqu’au bout, malgré tout ce que cela va nous coûter. Notre motivation tient au fait que la reconstitution de la forêt ne peut pas être qu’au seul bénéfice d’une espèce, comme la faune. Elle va au-delà de cette dernière et aborde bien des aspects de développement socio-économique de la région.»

Il explique que la reconstitution de la forêt a une influence réelle sur le climat local: «Lorsque le climat local est perturbé, on assiste à des variations. L’irrégularité des pluies affecte directement l’économie de la localité. Parce que le café et le cacao ne vont pas fleurir à temps. Si ces plantes ne fleurissent pas à temps, quand les épisodes d’inondations sont exagérés, le paysan assiste malheureusement à de mauvaises récoltes. Soit il y a la pourriture de la récolte ou il y a une calcination totale des fleurs. On dit que cette année, le café ou le cacao n’a pas donné. Bref, la forêt a une importance qui va au-delà de la faune et de la flore. Elle a une incidence directe sur le climat local et celui général, de tous les pays. La forêt est une régulatrice des fonctions primaires du développement socio-économique de la région. C’est pourquoi, elle fait partie des besoins essentiels pour le développement. En général, là où il  n’y a pas de pluie ; là où celle-ci est irrégulière ou là où il y a prédominance du soleil, l’on constate que: « les gens sont obligés d’abandonner ces terres et on assiste à l’exode rural », a-t-il conclu

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