PLACEZ VOS PRODUITS ICI
CONTACTEZ [email protected]
L’agression que subit l’environnement dans les zones minières à Boké n’est pas sans conséquence sur le microclimat. La région de Boké enregistre des températures de plus en plus élevées. Ce changement climatique est dû en grande partie à la destruction des forêts par les entreprises minières.
Devant cette menace, des environnementalistes, météorologues et citoyens de Boké tirent la sonnette d’alarme et interpellent l’État à prendre des mesures idoines.
D’année en année, après chaque saison, la température est en constante évolution à Boké. Ce qui provoque l’assèchement des cours d’eau, la destruction des terres cultivables, une forte canicule devenue de plus en plus étouffante. L’exploitation du minerai de bauxite par les entreprises minières, la coupe abusive des bois, les feux de brousse récurrents et la production du charbon de bois, sont mis à l’index comme étant les causes principales causes. Sur cette problématique qui met en péril la vie humaine, animale et végétale, Guinéenews a réalisé un micro trottoir auprès de certains habitants de Boké.
–Salématou Somparé : « il y a actuellement une chaleur excessive à Boké. Je ne peux pas vous dire exactement combien de sachets d’eau je bois par jour. Nous sommes sous une forte chaleur et si nous n’avons pas d’électricité, nous ne pouvons pas dormir. Nos enfants sont souvent sous perfusion à l’hôpital, et même nous, les parents, nous ne sommes pas épargnés. »
-Aboubacar Sidiki Oularé, ancien travailleur du service de la météorologie de Boké : « les entreprises minières sont pointées du doigt pour le non-respect de l’environnement dans cette région. Le météorologue démontre comment elles sont à l’origine de la baisse de la pluviométrie et de la chaleur intense dans la région de Boké. La coupe abusive des bois est l’une des réalités et les sociétés minières ne restaurent jamais les sites déjà dégradés ou exploités. C’est pourquoi, à peine deux mois après la fin de la saison des pluies, on constate le tarissement des cours d’eau et des puits. Face à la destruction massive de l’environnement par les entreprises minières, l’État devrait contraindre les sociétés à assumer leur responsabilité. Après le décapage, il doit y avoir une restauration et la restauration implique le reboisement. Cependant, si le reboisement est effectué sans suivi, cela ne sert à rien. »
–Dr Jean-Félix Lamah : « les habitants de Boké courent déjà des risques de maladies comme la méningite et la déshydratation. Cette montée en flèche du thermomètre pourrait également contribuer à la destruction de la faune et de la flore, déplaçant ainsi quelques rares espèces restantes vers d’autres régions du pays. »
Propos recueillis par Alpsény Bosic Sylla