Boffa : le logement devenu un luxe inaccessible

il y a 3 heures 16
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À Boffa, l’arrivée et l’installation des sociétés minières ont profondément bouleversé le quotidien des habitants. Si ces entreprises ont dynamisé l’économie locale, elles ont aussi entraîné une flambée des prix, notamment dans le secteur du logement. Trouver une maison à louer à un prix raisonnable relève désormais du parcours du combattant.

Autrefois, avec 500 000 à 600 000 francs guinéens, il était facile de se loger à Boffa. Aujourd’hui, les loyers atteignent souvent 800 000, voire un million de francs guinéens par mois, une hausse qui étouffe les ménages aux revenus modestes.

Rencontré dans la commune urbaine de Boffa, Philomon Bangoura, locataire, témoigne : « Avant, on vivait bien ici. Maintenant, avec les sociétés minières, tout est devenu cher. Même une petite chambre coûte plus de 700 000 GNF. Franchement, on ne s’en sort plus. Avant je payais 500 000 francs par mois, maintenant le propriétaire demande 800 000 GNF. Je viens à peine de commencer à travailler et déjà, le loyer me prend la moitié de mon salaire. C’est décourageant. À ce rythme, impossible d’économiser ou de penser à acheter un terrain un jour. J’ai quatre enfants à charge, et avec cette hausse de loyer, je dois choisir entre payer la maison ou la scolarité. Les autorités devraient encourager la construction de logements sociaux. »

Cette flambée des prix s’explique par la forte demande en logements. Les employés des sociétés minières occupent la majorité des habitations, poussant les propriétaires à revoir leurs tarifs à la hausse.

Un bailleur rencontré sous anonymat justifie cette situation :  « Ce n’est pas de notre faute. La demande est forte et tout coûte cher : le ciment, le fer, le transport, les briques… Si on ne fixe pas un prix élevé, on ne rentre pas dans nos dépenses. Ce n’est pas qu’on veut abuser des locataires, mais nous aussi, on subit la hausse du coût de la vie. »

Pour les habitants, la situation devient intenable. Certains partagent désormais des logements, tandis que d’autres quittent Boffa pour des localités voisines où la vie reste plus abordable.

Mariama Ciré Barry, vendeuse au centre-ville, partage le même constat :

« On travaille juste pour payer le loyer et la nourriture. Même les denrées ont augmenté. Avant, on pouvait louer facilement une chambre et salon. Mais aujourd’hui, les propriétaires augmentent les prix à cause des sociétés minières. »

À Boffa, le boom minier crée des opportunités économiques, mais accentue aussi les inégalités sociales. Le logement, besoin fondamental pour toute famille, devient peu à peu un luxe inaccessible pour une grande partie de la population.

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