Boffa : la Guinée lance les travaux de construction d’une usine d’alumine

Ce mercredi 26 mars 2025, lors d’une cérémonie grandiose, le ministre directeur de cabinet de la Présidence de la République, Djiba Diakité, accompagné du Premier ministre Bah Oury et du général Amara Camara, a procédé à la pose de la première pierre des travaux de construction d’une usine d’alumine.

C’est la préfecture de Boffa, précisément la sous-préfecture de Doupourou, qui abrite cette infrastructure majeure. Un projet porté par la société chinoise State Power Investment Corporation (SPIC).

Le lancement des travaux de cette infrastructure, qui sera bâtie sur une superficie de plus de 33 hectares, fait suite à la signature, le 14 décembre 2024, d’un accord de mise en œuvre de ce projet entre la République de Guinée et SPIC, en réponse à l’appel du président de la Transition qui a ordonné aux sociétés minières de construire des raffineries dans le pays.

Le coût global de l’infrastructure est estimé à 1,03 milliard de dollars.

Elle comprendra une raffinerie d’alumine d’une capacité annuelle de 1,2 million de tonnes, un système énergétique dédié et des infrastructures auxiliaires, un quai d’expédition de 35 000 tonnes et une mine associée (production annuelle de 15 millions de tonnes).

Le PDG de la société SPIC, Liu Ming Cheung, s’exprimant lors de la cérémonie de pose de la première pierre devant les hautes autorités, a promis un investissement d’un million de dollars dans la rénovation des infrastructures publiques et a pris d’autres engagements.

« La première phase a créé plus de 900 emplois directs avec un taux de réalisation de 84,2 %. Nous avons recommandé d’excellents emplois aux Guinéens pour participer à divers programmes de formation en Chine afin de renforcer leurs compétences professionnelles. (…) Nous allons investir 1 million de dollars dans la rénovation d’infrastructures publiques (mosquées, écoles, terrains de football pour la jeunesse et marchés, etc.). Nous établirons un centre de formation professionnelle pour les employés guinéens et les jeunes des communautés locales. Nous saisirons l’opportunité offerte par la deuxième phase du projet pour amorcer complètement avec le gouvernement guinéen et les entreprises concernées le processus de modernisation de la Guinée avec SPIC », a-t-il déclaré.

Le projet de construction de la raffinerie d’alumine de Boffa aura des retombées économiques considérables dans le domaine minier en République de Guinée. Il générera 100 millions de yuans (RMB) de recettes fiscales annuelles pour la Guinée, 600 emplois directs et des milliers d’opportunités indirectes, un transfert de compétences via la formation du personnel local et la « guinéanisation » des postes clés, et un renforcement des relations communautaires, avec un accent sur la paix sociale, confient les autorités.

« Ce projet porte sur une production de 1,2 million de tonnes d’aluminium par an, la construction d’une centrale thermique d’une capacité de 250 MW et 100 MW sur le réseau public, des infrastructures auxiliaires de transport du minerai, des réservoirs d’eau, d’une zone de stockage de boues rouges, des infrastructures d’approvisionnement en eau et l’extension du port. Ainsi, sur la base des installations portuaires existantes, un quai de 12 000 tonnes sera construit afin de répondre aux besoins d’expédition annuels de 15 millions de tonnes de bauxite et de 1,2 million de tonnes d’aluminium », a expliqué le ministre des Mines et de la Géologie, Bouna Sylla.

Au nom du président de la Transition, le ministre directeur de cabinet de la Présidence, Djiba Diakité, par ailleurs président du Comité de l’accord-cadre Guinée-Chine, est revenu sur la nécessité impérieuse pour les sociétés minières de construire des raffineries en République de Guinée. Pour lui, il s’agit surtout, pour ces entités, de respecter leurs conventions de base.

« Les entreprises, qui ont toutes des obligations de construire leurs raffineries en Guinée, n’ont plus d’excuse. Elles doivent se conformer au Code minier de la République de Guinée et à leurs conventions. (…). C’est l’occasion pour nous de rappeler à toutes les entreprises minières que le processus de transformation de la matière première sur place devient incontournable en République de Guinée. Il leur appartient de tout mettre en œuvre pour exécuter leurs obligations de construction de raffinerie conformément à leurs conventions de base en respectant strictement le Code minier de la République de Guinée. L’État prendra toutes ses responsabilités pour faciliter la mise en œuvre des raffineries en République de Guinée. Nous jouerons notre rôle, les partenaires industriels doivent également jouer leurs rôles pour respecter leurs engagements. Construire des raffineries en République de Guinée n’est pas une fatalité, aujourd’hui en est une parfaite illustration », a-t-il indiqué.

La raffinerie de Boffa sera construite selon les normes internationales et environnementales en vigueur. Un engagement qui réjouit fortement les communautés locales qui, par la voix du gouverneur de région, ont exprimé leur satisfaction.

MohamedNana Bangoura