Recensement des Guinéens en Angola : un fort engouement freiné par des contraintes administratives et logistiques

Le recensement biométrique des guinéens vivant en Angola a officiellement démarré le dimanche 08 juin 2025 avec l’arrivée d’une mission en provenance de Conakry. Conduite par M. Abdoul Wassiou Bah, représentant du Ministère de l’Administration du territoire et de la Décentralisation, et un agent du service technique, cette mission a pour but d’enregistrer les ressortissants guinéens en vue des prochaines échéances nationales, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Selon nos informations, une réunion de coordination s’est tenue à l’ambassade de Guinée à Luanda, suivie d’une formation à l’endroit de la commission d’administration locale du recensement et des agents de saisie. Huit kits d’enrôlement ont été déployés, dont sept destinés à être utilisés sur le terrain et une machine de réserve.

Le lancement officiel a été marqué par le recensement de madame l’ambassadrice, première à se faire enrôler, donnant ainsi le ton pour le reste de la communauté.

Cinq sites ont été retenus dans la capitale Luanda pour l’opération : Hoje Yenda, Prenda, Viana, Talatona et Penguilla. À cela s’ajoutent deux provinces : Lunda Norte et Huambo.

 Cependant, selon plusieurs responsables communautaires, ces choix ne couvrent pas suffisamment l’ensemble du territoire angolais, rendant l’accès au recensement difficile pour une partie des ressortissants.

Alassane Oumar Baldé, facilitateur entre la communauté guinéenne et l’ambassade, souligne l’un des problèmes majeurs rencontrés.

Alassane Oumar Baldé, facilitateur entre la communauté guinéenne et l’ambassade

« Seuls les extraits de naissance biométriques et les jugements supplétifs sont acceptés pour le recensement. Cela a créé une grande frustration, car de nombreux guinéens n’ont pas ces documents en leur possession. »

À cela s’ajoute une autre contrainte de taille : le temps. Le délai imparti pour l’enrôlement est jugé trop court, d’autant plus qu’il coïncide avec la fête de Tabaski et deux jours fériés en Guinée, ralentissant les démarches administratives nécessaires pour certains. « Beaucoup de guinéens veulent se faire recenser, l’enthousiasme est là. Mais faute de documents valides et de temps suffisant, une grande partie de la communauté risque d’être exclue du processus », alerte M. Baldé.

La communauté guinéenne d’Angola en appelle donc aux autorités compétentes à Conakry pour une prolongation du délai de recensement, afin de garantir l’inclusion de tous les guinéens vivant dans ce pays d’Afrique australe.

Laouratou Barry pour Guineematin.com

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