PLACEZ VOS PRODUITS ICI
CONTACTEZ [email protected]

Plusieurs festivaliers et promoteurs culturels ont été déguerpis ce dimanche 16 février 2025 au centre de loisirs Belvédère, situé dans la commune de Dixinn. Pendant que cet espace accueille depuis quelques jours le festival du « lafidy », une cérémonie visant à valoriser le patrimoine culinaire du pays, des forces de l’ordre ont débarqué sur les lieux aux envirions de 10 heures pour sommer les fêtards de libérer les lieux. Ces agents ont également procédé au démantèlement des différentes installations. Les victimes ont exprimé leurs déceptions au micro de Guineenews.
Sur les lieux, notre reporter a interrogé des personnes déguerpies. Kalé Mohamed est l’une des victimes. Il relate les circonstances du déguerpissement. « Hier, nous avons reçu une visite ici pendant le festival, et ils ont demandé de quitter les lieux 72 heures plus tard. Ils ont même mis des couleurs rouges sur le site qui abrite le festival de lafidy, qui s’est déroulé ici à Belvédère. Ce matin à l’aube, nous avons été interpellés et finalement, nous devons quitter les lieux car le site doit être dégagé. Voilà, c’est ce qui s’est passé. Nous sommes également venus, nous avons ramassé nos équipements et la logistique ; nous avons tout enlevé pour faciliter le travail de l’État qui a besoin de son site. Voilà ce qui s’est passé », a-t-il expliqué.
Avant d’ajouter : « Nous avons été surpris. Nous voulions clôturer notre festival en apothéose, car nous avions un objectif bien déterminé : valoriser le lafidy, faire en sorte que le lafidy soit reconnu comme un patrimoine national et, au-delà, un patrimoine universel de l’UNESCO. Nous souhaitions également célébrer nos braves femmes, nos mamans, qui n’ont jamais été honorées dans ce pays. »
De son côté, Fanta Mory Kaba, victime et propriétaire de l’un des ateliers démolis, bien conscient de l’autorité de l’Etat, s’est dit surpris. « Ce lieu a été construit par moi-même, mais ce sont mes frères qui y travaillent et fabriquent des tams-tams, des statues et il y a un atelier de menuiserie. Cependant, des gens sont venus pour mettre la croix et nous dire de quitter dans 72 heures. Aujourd’hui, nous sommes vraiment surpris de voir la machine venir détruire complètement notre atelier. Nous ne sommes pas là gratuitement ; nous payons des impôts et nous payons aussi la taxe à la mairie de Dixinn. Je me demande pourquoi ils sont venus juste pour casser notre atelier et repartir alors que nos objets étaient à l’intérieur. Ils ont dit 72 heures, et ces 72 heures ne sont pas encore écoulées. J’avoue que dans ce cas, nous avons perdu beaucoup de choses que nous ne pouvons même pas estimer », a-t-il déploré.
Ce propriétaire ne compte pas baisser les bras. « Nous allons nous adresser aux autorités guinéennes pour qu’elles nous remboursent, car la perte est énorme », a annoncé Monsieur Kaba.