Attaques contre l’imam Elhadj Ibrahima Bah : l’insulte est le refuge de ceux qui n’ont pas d’arguments (Opinion)

il y a 3 heures 17

PLACEZ VOS PRODUITS ICI

Par Mikael Diallo :

Depuis quelque temps, Elhadj Ibrahim Bah, Secrétaire Général Adjoint aux Affaires Religieuses, subit une pluie d’attaques injustes et indignes simplement pour avoir exprimé son appréciation sur la nouvelle Constitution.

Soyons clairs : personne n’est obligé de partager ses positions. Le débat d’idées est fait pour cela. La démocratie s’enrichit de la pluralité des voix, de la contradiction et de la diversité des regards. Mais s’attaquer à sa personne, l’insulter, le traîner dans la boue au lieu de répondre à ses arguments, voilà qui est inacceptable et dangereux.

L’insulte est le refuge de ceux qui n’ont pas d’arguments. Elle ne convainc personne, elle décrédibilise celui qui l’emploie. On combat une idée par une autre idée, pas en salissant celui qui la défend. La dignité d’un homme, surtout quand il est un guide religieux, est une ligne rouge que nul ne devrait franchir.

Ce qui rend ces attaques encore plus indignes, c’est qu’elles ne viennent pas de personnes réellement soucieuses du débat démocratique, mais souvent de fainéants cachés derrière leurs écrans, assis dans l’ombre, qui se complaisent dans la facilité de l’invective. Plus grave encore, ces attaques viennent parfois de l’intérieur même d’une communauté où le respect du sage, du guide et de l’autrui est un principe moral fondamental. Quelle contradiction honteuse que de s’en prendre à celui que la culture, la tradition et la foi commandent de respecter !

Il est pourtant connu et reconnu qu’Elhadj Ibrahima Bah est un sage, un scientifique bilingue, diplômé en Droit et également diplômé de l’Université de Médine, l’une des plus prestigieuses du monde musulman. De par son parcours, il comprend aussi bien le côté juridique que le côté religieux, ce qui fait de lui l’une des personnes les mieux placées pour donner un avis à la fois impartial, scientifique et spirituel. Ceux qui le contestent devraient au moins reconnaître la légitimité de sa parole et la profondeur de sa réflexion.

Il faut aussi rappeler que même le Prophète (PSL) n’a pas eu l’unanimité autour de lui, mais il a toujours encouragé le débat et la concertation. C’est pour cela que l’Islam parle de “Choura”, ce principe de discussion collective où chaque avis a sa place, dans le respect et la dignité.

Dans une République, le désaccord est une force quand il s’exprime dans le respect. Mais il devient une faiblesse quand il dégénère en offense publique. Aujourd’hui, ce n’est pas seulement Elhadj Ibrahim Bah qu’on tente d’humilier, c’est le principe même de la liberté d’expression qu’on piétine.

On peut ne pas être d’accord avec lui — et beaucoup ne le sont pas. Mais rien, absolument rien, ne donne à quiconque le droit de l’insulter ou de le dénigrer. L’attaque personnelle n’est pas un argument, c’est une défaite morale.

Ceux qui se croient forts en injuriant oublient une chose : demain, ce sera peut-être leur voix qui sera réduite au silence, faute d’avoir défendu aujourd’hui le droit à la contradiction respectueuse, comme dans un passé récent. Car en fragilisant le respect mutuel, on fragilise la démocratie elle-même.

La Guinée mérite mieux. Elle mérite des débats d’idées, des confrontations argumentées, une confrontation civilisée de visions. Elle n’a rien à gagner dans une foire d’injure. Ceux qui confondent contradiction et diffamation ne rendent service ni à leur cause, ni à la République.