Attaque au couteau à Paris: l’Allemagne sous le choc après la mort d’un ressortissant

Le chancelier allemand, Olaf Scholz, s’est dit « bouleversé », dimanche 3 décembre, au lendemain d’une attaque au couteau près de la Tour Eiffel qui a coûté la vie à un touriste germano-philippin de 23 ans. L’assaillant, qui a également blessé deux personnes, a été interpellé : Armand Rajabpour-Miyandoab, Franco-Iranien de 26 ans, était connu des autorités françaises comme un islamiste radical à l’état psychique « instable ».

Le ministère de l’Intérieur allemand s’est exprimé le premier ce dimanche, quelques heures après l’attaque survenue dans la soirée de samedi à Paris entre le quai de Grenelle et Bir Hakeim, à proximité de la tour Eiffel. Cette « attaque islamiste (…) est un crime abominable », a déclaré Nancy Faeser au cours d’une interview au groupe de médias Funke. La ministre allemande de l’Intérieur a adressé ses pensées « à la famille et aux amis de la personne tuée, ainsi qu’aux autres blessés de cet acte horrible ».

Un couple de touristes allemands a été touché : l’homme de 23 ans, qui a aussi la nationalité philippine, est décédé après avoir reçu des coups de couteau. La femme qui l’accompagnait « n’a pas été attaquée physiquement » mais est « extrêmement choquée », a fait savoir le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin.

Également armé d’un marteau, l’assaillant s’en est aussi pris à deux hommes, un Français de 60 ans et un Britannique de 66 ans. Le ministre français de la Santé, Aurélien Rousseau, a fait savoir sur France 3 que ces victimes « sont aujourd’hui en bonne santé » physique, souffrent de « traumatismes superficiels » mais que les « traumatismes psychologiques vont être immenses ».

« L’Allemagne lutte côte à côte avec la France contre le terrorisme islamiste. Nos services de sécurité travaillent en étroite collaboration », a ajouté Nancy Faeser. Peu après, le chancelier allemand s’est exprimé à son tour. « Je suis bouleversé par l’attaque terroriste à Paris qui a tué un Allemand et blessé plusieurs personnes. Nos pensées vont vers les blessés, les familles et les amis des victimes. Cela met à nouveau en lumière les raisons pour lesquelles nous devons lutter contre la haine et la terreur », a écrit Olaf Scholz sur X (ex-Twitter).

L’assaillant, un homme au « profil très instable, très influençable »

Interpellé samedi soir par des policiers qui ont dû faire usage d’un pistolet à impulsion électrique, l’assaillant est en garde à vue à la section antiterroriste (SAT) de la brigade criminelle de Paris. Armand Rajabpour-Miyandoab est un Franco-Iranien de 26 ans, né à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) de parents réfugiés iraniens. Une source sécuritaire le décrit à l’Agence France Presse comme un homme au « profil très instable, très influençable ». Il avait déjà été interpellé en 2016 par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) pour un projet d’action violente à La Défense, le quartier d’affaires à l’ouest de Paris.

L’homme avait été condamné à cinq ans de prison pour association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un acte de terrorisme, dont un an avec sursis et mise à l’épreuve pendant trois ans. Il avait suivi un traitement médical psychiatrique tout au long de sa détention et après sa sortie en 2020. Il était placé sous contrôle judiciaire et sous Micas, un dispositif administratif assorti de mesures visant à prévenir des actes de terrorisme. « Les premiers mois étaient encourageants », il semblait s’être « détaché de la religion » après sa remise en liberté, selon une source sécuritaire.

Depuis sa sortie de prison, l’individu vivait chez ses parents en Essonne et restait suivi pour des troubles psychiatriques importants. À compter de mars 2022, il avait arrêté son traitement médicamenteux en accord avec son médecin, selon une source proche de l’enquête. Malgré une injonction de soins d’un juge en 2022, les médecins n’ont pas estimé nécessaire de reprendre des soins et n’ont identifié aucune dangerosité d’ordre psychiatrique aux termes du dernier rapport du 21 avril 2023, selon cette même source.

Trois membres de l’entourage de l’assaillant interpellés

Armand Rajabpour-Miyandoab est inscrit au fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infraction terroriste (Fijait). Selon Gérald Darmanin, l’auteur de l’attaque aurait prononcé « Allah akbar » à plusieurs reprises et aurait dit aux policiers, quelques instants après son interpellation, qu’il « ne pouvait plus supporter que les musulmans meurent, tant en Afghanistan qu’en Palestine ». Il aurait également déclaré qu’il « en voulait de ce qui se passait à Gaza et que la France serait complice de ce que faisait Israël ». Il a publié sur les réseaux sociaux une vidéo de revendication de son attaque, selon des sources policières et sécuritaires.

Trois « membres de l’entourage » d’Armand Rajabpour-Miyandoab sont actuellement en garde à vue, a indiqué dimanche le parquet national antiterroriste. Le procureur antiterroriste Jean-François Ricard tient une conférence de presse dimanche à 19h30, a annoncé le parquet national antiterroriste (Pnat), chargé de l’enquête. En outre, une réunion sécuritaire se tient en fin d’après-midi à Matignon autour d’Élisabeth Borne, à la demande d’Emmanuel Macron, en présence notamment des ministres de l’Intérieur Gérald Darmanin, de la Justice Éric Dupond-Moretti et de la Santé Aurélien Rousseau.

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