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En Angola, la situation sécuritaire devient de plus en plus préoccupante. Des manifestations éclatent dans plusieurs régions du pays, notamment à Luanda, la capitale. En cause : l’augmentation du prix du carburant.
Joint par téléphone par notre rédaction, Kemo Komara, ancien technicien de la radio Soleil FM, installé à Luanda depuis juillet 2023, livre un témoignage sans détour. Confiné dans son magasin depuis plus de 24 heures, il dit vivre dans l’angoisse.
« Non, ce n’est pas une question de nationalité. Les Guinéens ne sont pas visés. Même les étrangers ne le sont pas. Par exemple, un grand supermarché a été pillé hier. (…) J’ai appris que certains de ces magasins appartiendraient indirectement à l’État. Ce serait le gouvernement qui finance certains opérateurs économiques pour ouvrir des boutiques et supermarchés à leur nom. Beaucoup pensent que ces magasins appartiennent à l’État. C’est pourquoi ils sont ciblés »
« Je suis ici en Angola depuis le 9 juillet 2023. La situation actuelle est une révolte populaire. Mais il faut comprendre la cause. Jusqu’à la fin de l’année 2023, il n’y avait pas de problème. Mais entre janvier et mars, le prix du carburant a commencé à augmenter légèrement », explique-t-il.
Selon lui, cette hausse a entraîné une série de répercussions en chaîne : transports, denrées de première nécessité, coût de la vie. Le climat social s’est progressivement détérioré.
« Tout le monde sait que partout dans le monde, quand le carburant augmente, les transports suivent. Et quand les transports augmentent, les marchandises suivent aussi. Cette hausse a provoqué un mécontentement généralisé. Hier, cela a débouché sur des manifestations. »
À Luanda, la tension a atteint un niveau critique. La police est intervenue en fin d’après-midi.
« C’est vers 15h que j’ai vu les policiers arriver. Pendant qu’ils tiraient, certains pillaient des boutiques. Heureusement, mon magasin a été épargné. Il est resté fermé depuis. »
Il précise cependant que les pillages ne ciblent pas particulièrement les étrangers.
« Non, ce n’est pas une question de nationalité. Les Guinéens ne sont pas visés. Même les étrangers ne le sont pas. Par exemple, un grand supermarché a été pillé hier », renseigne-t-il.
Selon lui, la colère populaire pourrait aussi être liée à des rumeurs sur la propriété de certains commerces.
« J’ai appris que certains de ces magasins appartiendraient indirectement à l’État. Ce serait le gouvernement qui finance certains opérateurs économiques pour ouvrir des boutiques et supermarchés à leur nom. Beaucoup pensent que ces magasins appartiennent à l’État. C’est pourquoi ils sont ciblés. »
Toujours enfermé dans son commerce, Kemo Komara confie vivre dans la peur.
« Depuis hier, je suis enfermé dans mon magasin. J’y ai passé toute la journée d’hier, la nuit, et j’y suis encore. J’ai peur de sortir. Je suis assez connu ici. Si certains découvrent que je suis là, ils pourraient s’en prendre à moi. Nous vivons avec la peur au ventre. »
Malgré tout, il n’envisage pas de rentrer en Guinée.
« Non, je ne pense pas rentrer. Ce n’est pas encore à ce point. Ça va passer. »
Avant de conclure, il s’interroge sur l’attitude des autorités guinéennes : « Pour le moment, je ne sais pas si notre ambassade a réagi. Je n’ai pas d’information à ce sujet. Le seul message que j’ai à livrer, c’est : que Dieu nous sauve. C’est tout. »
L’article Angola- La colère gronde dans les rues de Luanda, un Guinéen témoigne : ‘’depuis hier, je suis enfermé dans mon magasin’’ est apparu en premier sur Mediaguinee.com.