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Lors d’une conférence de presse animée ce jeudi 22 août à la bibliothèque de l’Ambassade des États-Unis d’Amérique, Dr Galissa Hady Diallo, PhD en droit public et régulation économique, avocat et essayiste, a exprimé son avis sur l’avant-projet de la nouvelle constitution sous le titre « Quelle responsabilité collective ? » Devant plusieurs dizaines de journalistes, ce juriste a souligné qu’une constitution n’a pas besoin d’être bavarde. Selon le fondateur de Perspective Guinée, une ONG spécialisée dans les questions institutionnelles, la Guinée a manqué une opportunité précieuse avec le troisième mandat.
Parmi les éléments jugés non essentiels dans ce projet de constitution, il a cité la vulgarisation du projet dans les villages reculés, les avantages accordés aux anciens Premiers ministres et la création de provinces. En revanche, il a trouvé des points positifs, bien que nécessitant parfois des améliorations, tels que la préservation de l’environnement, qu’il souhaite voir doté d’une personnalité juridique, l’indisponibilité des crimes environnementaux, l’accès à l’information publique, la protection des enfants et la mise en place d’un CENA pour jouer un rôle d’équilibrisme. Cependant, il estime que le critère de l’âge fixé à 40 ans est discutable.
Par ailleurs, il a critiqué le fonctionnement actuel de l’institution judiciaire et la nécessité pour chaque parti politique d’avoir une implantation nationale. Selon lui, les partis devraient plutôt afficher un caractère républicain. Il a également regretté la disparition progressive de certaines langues nationales guinéennes et a qualifié la révision de la constitution une fois adoptée après 30 ans d’« une bêtise juridique et une folie ».
À la fin de son allocution, Dr Galissa Hady Diallo, directeur du cabinet Loi et Lumière et inscrit au Barreau de Guinée, a accordé une interview aux journalistes pour conclure la séance. Il a souligné que, comme il s’agit d’un avant-projet, il est essentiel que chacun puisse exprimer son avis afin qu’il soit pris en compte dans l’élaboration de la constitution qui sera soumise à la population pour approbation.
Selon lui, « Il est important que la constitution soit la moins bavarde possible, se concentrant sur l’essentiel. Pour moi, l’essentiel est une constitution qui rationalise le pouvoir du Président de la République, partage le pouvoir de nomination avec le Chef du Gouvernement, les ministres et d’autres membres de l’administration centrale. Elle doit également garantir les droits fondamentaux, préserver notre écosystème, notre environnement et promouvoir la cohésion nationale. Il y a de nombreux autres sujets qui relèvent du domaine de la loi, et il n’est pas nécessaire de les inclure dans la constitution, sinon nous risquons de perdre du temps et de nous éloigner de l’essentiel. Il est crucial d’avoir une constitution intelligible. »
Il a ajouté : « En tout état de cause, nous sommes actuellement en phase de discussion, et je pense que le pouvoir constituant, le CNT, fera ce qu’il faut pour inclure l’essentiel dans le projet et la constitution, en laissant les détails à d’autres dispositifs et mécanismes. Ainsi, la constitution ne sera pas une loi fondamentale ou suprême si elle inclut trop de détails. »
Il a également souligné l’importance de garantir l’indépendance des institutions juridictionnelles, en trouvant les processus, moyens et mécanismes nécessaires. « Sinon, nous risquons dans 5, 10 ou 15 ou 20 ans de nous poser les mêmes questions et de nous diviser sur ces enjeux, alors que le pays a du travail en cours et des avancées à réaliser. Les défis du continent et du monde ne feront pas de pause pour attendre que la Guinée soit prête ; il est impératif de se mettre au travail pour avancer. »
Mamadou Yaya Barry
L’article Ambassade des USA en Guinée: face aux journalistes, Dr Galissa Hady Diallo donne son avis sur l’avant-projet de la nouvelle constitution est apparu en premier sur Mediaguinee.com.