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Dans l’ère numérique actuelle, la montée des deepfakes, vidéos truquées générées par l’intelligence artificielle, s’étend comme un fléau, touchant toutes les strates de la société. Même des personnalités mondiales, telles que Mark Zuckerberg et Barack Obama, ont été victimes de vidéos truquées d’une sophistication déconcertante.
Récemment, des deepfakes pornographiques de Taylor Swift ont fait le tour du réseau social X d’Elon Musk, suscitant une réaction intense. La Guinée n’échappe pas à cette menace, avec une prolifération alarmante de vidéos à caractère pornographique, certaines authentiques et d’autres manipulées, circulant de manière dévastatrice sur les réseaux sociaux.
Il y a quelques années, une épidémie de sextapes a engendré la psychose en Guinée, impliquant ministres et chefs d’entreprise. Malgré des avertissements répétés, le phénomène persiste, touchant désormais des personnalités de haut rang. La viralité de ces vidéos expose les victimes à la stigmatisation dans une société conservatrice où parler de sexualité est tabou.
Le « revenge porn » devient un drame, surtout pour les femmes, renforçant les préjugés et contribuant à leur victimisation. Même après la suppression des vidéos, les séquelles psychologiques et sociales perdurent.
Cette pratique, souvent perpétrée par des hommes, soulève des questions cruciales sur la moralité. La récente implication d’une femme dans un scandale souligne la complexité du problème, remettant en question les préjugés existants et appelant à une réflexion approfondie sur les dynamiques de pouvoir et les attentes sociétales liées à la cyberintimité.
La prévention demeure cruciale pour l’ensemble de la société. Alors que le « revenge porn » persiste, sensibiliser les membres de notre communauté sur la possibilité d’être victimes de cette « cyberviolence sexuelle » doit constituer des mises en garde incontournables. Conseiller de ne pas envoyer de photos dénudées risque de ne pas être suffisant, tant cette pratique fait désormais partie de la sexualité du XXIe siècle. Même certains de nos imams et prêtres sont apparemment fans de cette nouvelle tendance, rappelant que les surprises peuvent être étonnantes. Vouloir supprimer le « sexting » pour éviter les dérives, c’est comme vouloir interdire les relations sexuelles pour éviter le viol.
« Brise-t-on des vies, humilie-t-on les gens, à quelles fins ? Est-ce simplement de la méchanceté ? Peut-on prétendre être musulman, chrétien, ou simplement humain, en perpétrant de tels actes ? » Cette question soulève des préoccupations cruciales quant à la moralité et à la compassion au sein de notre société numérique.
En prenant conscience de cette réalité, il devient impératif d’agir collectivement. Si nous partageons ces vidéos obscènes, si nous refusons de soutenir le combat et les mesures des autorités, n’oublions pas qu’une vidéo peut nous concerner d’un simple clic ! Il est temps de reconnaître que la protection de la dignité et de la vie privée de chacun est une responsabilité collective.
Ousmane Boh Kaba