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Certaines parties des fleuves Kokoulo et Kakrima, entre les communes rurales de Sinta (Télimélé) et de Sangaréyah (Pita), sont en danger. Ces parties de ces deux fleuves qui arrosent le Fouta et la Basse Côte, en amont du pont de Kondon Boofou construit après l’installation du barrage hydroélectrique de Souapiti, sont actuellement menacés par les actions anthropiques. L’exploitation clandestine de l’or sur le lit de ces deux cours d’eau, qui se jettent dans le fleuve de Konkouré, est devenue une véritable préoccupation à cause de son impact. Des citoyens de ces localités, rencontrés par Guineematin.com à travers son envoyé spécial, dénoncent cette situation et interpellent les autorités.
Le niveau de l’eau pendant cette saison sèche continue de baisser de plus en plus, contrairement aux années antérieures, sur les fleuves Kakrima et Kokoulo. L’exploitation clandestine de l’or et la coupe abusive du bois y sont pour quelque chose.
Yéro Diouma Bah, habitant du village de Nafaya, à Sinta (Télimélé), dénonce cette mauvaise pratique et interpelle les autorités.
« C’est ici que le bac faisait traverser les gens avant la construction de ce pont de Kondon Boofou. Mon grand-père fait partie des personnes qui ont rendu service à la communauté dans cette situation. Ce fleuve Kakrima qui abrite désormais ce grand pont était très profond. Mais quand ils ont voulu construire ce pont, ils (les Chinois) ont barré le fleuve en creusant un grand trou à travers une déviation où l’eau a pris chemin. Avant, ce fleuve ne tarissait pas comme ça. Mais aujourd’hui, on peut même traverser sous le pont sans que l’eau ne dépasse nos chevilles. L’une des causes de ce tarissement de ce fleuve est la coupe abusive du bois par des groupes de personnes qui font les fours à charbon. Ensuite, il y a un groupe d’orpailleurs qui creusent de l’or tout au long de ce fleuve. Ils ont plus de vingt machines à travers lesquelles ils sont en train de dégrader complètement ce cours d’eau. Avant, on buvait l’eau de ce fleuve. Mais aujourd’hui, ce n’est plus possible. Même les poissons ont commencé à mourir dans certaines parties du fleuve dû au mauvais état de l’eau et des produits toxiques des machines des orpailleurs. Les autorités locales n’ont rien fait face à cette mauvaise pratique. Vraiment, nous demandons aux autorités administratives, sous-préfectorales et au gouvernement du Général Mamadi Doumbouya de nous aider », a expliqué Yéro Djouma Bah.
Même constat dans le nouveau marché de la commune rurale de Sangaréyah, dans la préfecture de Pita, comme l’explique Mamadou Lamarana Barry, marchand, domicilié au marché de Gorékori.
« Ce sont des groupes d’individus chercheurs de l’or qui provoquent l’assèchement du fleuve. Avant la construction de ce pont, le fleuve était très profond, mais après cela, des individus en provenance de Siguiri et d’ailleurs sont venus se réfugier le long des fleuves Kokoulo et Kakrima pour creuser la terre de nos ancêtres afin d’extraire de l’or et du diamant. Il y a un groupe qui creuse dans le fleuve et d’autres au bord du fleuve du côté de Sangaréyah (Pita). Aujourd’hui, le fleuve est complètement détruit. C’est ce qui a fait que même l’eau de ce fleuve n’est pas potable. Nous demandons aux autorités compétentes de prendre des mesures contre ces pratiques illégales et de nous aider à avoir une eau potable et des infrastructures socioéconomiques de base », a plaidé Mamadou Lamarana Barry.
Poursuivant notre interlocuteur évoque le manque d’infrastructures dans leur localité. « Le problème d’eau, d’électricité, de routes et des écoles dignes de nom reste la préoccupation majeure de cette population de Sangaréyah (Sokhily), relevant de la préfecture de Pita » a laissé entendre Bhoye, marchand domicilié au marché de Gorékori.
Ismaël Léonard Touré, directeur préfectoral des mines et de la géologie de Télimélé, interrogé par notre reporter sur ces dénonciations des citoyens, répond : « ce que je pourrais dire, en amont, je viens d’arriver. Lorsqu’on m’a informé de la situation, en tant que directeur préfectoral des mines, mon devoir était d’abord d’arrêter les travaux, car l’exploitation de l’or est clandestine, ce que le code minier condamne fortement. Donc, je suis parti prendre langue avec les autorités locales d’alors. Ils m’ont expliqué ce qui se passe là-bas et je leur ai dit que je voulais envoyer un écrit pour l’arrêt de l’exploitation. Dans ce cas, mon service essaie de contrôler s’il y a effectivement des activités clandestines que nous arrêtons, car cela ne va pas dans l’intérêt de la nation. Donc, ma mission ici est de veiller à cela. Lorsqu’on m’a informé de la situation de Kambanya (Sinta), je suis allé directement sur le terrain pour constater. J’ai effectivement constaté une machine mais elle ne fonctionnait pas. Cependant, j’ai arrêté les travaux jusqu’à ce que les orpailleurs viennent au bureau pour s’expliquer et qu’ils essaient de trouver une autorisation pour l’exploitation. Mais s’il s’agit d’une activité clandestine, nous ne pouvons pas y adhérer. En ce qui concerne la préservation de l’environnement, je pense que le directeur de l’environnement et du développement durable est mieux indiqué » a indiqué le directeur préfectoral des mines et de la géologie de Télimélé, Ismaël Léonard Touré.
Par ailleurs, Ismaël Léonard Touré envisage de bien collaborer avec les nouvelles autorités de la délégation spéciale de Sinta. « Ce sont nos partenaires. Nous sommes là pour eux et nous ne pouvons pas travailler sans eux. Cette collectivité de Sinta se trouve dans la préfecture de Télimélé. On m’a dit que les orpailleurs sont partis du côté de Sangaréyah, une sous-préfecture voisine. Donc, cette nouvelle équipe de la délégation spéciale de Sinta vient d’être installée. Nous avons échangé au téléphone et nous en discuterons très prochainement », a rassuré le directeur préfectoral des mines de Télimélé.
De retour de Télimélé, Amadou Baïlo Batouala Diallo, envoyé spécial de Guineematin.com
Tél. : (00224) 628 516 796
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