Affaire Dr Diané : des tiers revendiquent des biens saisis, la CRIEF face à un imbroglio foncier

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L’affaire Mohamed Diané, ancien ministre de la Défense, poursuivi pour des faits présumés d’enrichissement illicite, prend une nouvelle tournure. Ce jeudi 17 mars, lors de l’audience tenue devant la Chambre des appels, la société Diaouné et Frères, représentée par le cabinet Almamy Traoré, a revendiqué la propriété d’un domaine agricole figurant parmi les biens saisis dans le cadre du jugement n°012, rendu le 8 décembre 2024. Il s’agit précisément du titre foncier n°01398/26 TF de Kankan.

La demande, visant à obtenir l’exclusion de ce bien de la procédure, a été communiquée à l’ensemble des parties pour examen au cours de l’audience. Par ailleurs, Me Alseny Aissata Diallo a introduit une tierce opposition concernant un autre bien inscrit sur la liste des saisies.

Cependant, cette initiative a suscité une vive réaction de Me Sidiki Bérété, avocat de la défense, qui a fermement rejeté la légitimité de la démarche : « en matière pénale, la loi ne prévoit pas de tierce opposition. Ces personnes peuvent faire valoir leur propriété par courrier, et la Cour pourra les convoquer. Mais parler de tierce opposition est juridiquement bancale. »

De son côté, Me Kondiano a déclaré, en revanche, que plusieurs biens seraient enregistrés au nom de tiers, supposément proches de Dr Diané, dans une logique de dissimulation : « des immeubles à Sonfonia, la Minière, Almamya, et même l’ancien siège de la CENI seraient des acquisitions de M. Diané, mais enregistrées sous d’autres noms. La vérité doit éclater. »

Pour sa part, Me Samory Traoré a dénoncé des irrégularités dans la procédure initiale : « 80 % des biens attribués à Dr Diané ne lui appartiennent pas. Le parquet aurait dû vérifier ces informations. Nous disposons de documents prouvant que certains biens appartiennent à d’autres personnes, voire à l’État lui-même. »

L’État, par la voix de ses avocats, a tenu à rappeler les limites procédurales : « la loi ne prévoit pas, en matière pénale, d’opposition dans une affaire à laquelle on n’a pas été partie prenante en première instance. D’ailleurs, cette opposition ne peut être faite devant la Chambre d’appel lorsque ce n’est pas elle qui a rendu la décision contestée. Néanmoins, si des personnes sont citées, elles peuvent être convoquées pour s’expliquer sur leurs liens éventuels avec le prévenu. »

Parallèlement aux deux requêtes présentées, la partie civile a sollicité de la Cour un transport judiciaire ainsi que la comparution de certaines personnes au nom desquelles des biens auraient été identifiés. « Parmi ces personnes, Monsieur le Président, il y a les enfants de M. Mohamed Diané, sa femme… Nous demandons également un transport judiciaire au domicile de M. Mohamed Diané », a plaidé Me Baben Camara.

Enfin, interrogé par son avocat, le prévenu a nié être propriétaire de la majorité des biens saisis : « je n’ai reçu aucune notification de mise en demeure concernant mes biens. Je reconnais uniquement la parcelle de Sènkèfra, où se trouve ma résidence, que j’ai achetée à 20 millions », a déclaré Dr Mohamed Diané.

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