Abdoulaye Oumou (FNDC): « nous mènerons notre combat quel que soit le prix à payer »

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Un mois après leur enlèvement par des agents des forces de défense et de sécurité, avocats, parents et amis de Foniké Manguè et Billo Bah sont toujours sans nouvelle d’eux. En dépit des interpellations et accusations portées contre la junte, l’on ignore encore où ils sont retenus, s’ils sont toujours en vie.

Interrogé à ce sujet par nos confrères de TV5 le vendredi 9 août 2024, Abdoulaye Oumou Barry, responsable de la communication du FNDC a affirmé que cette arrestation est la suite logique de la volonté de la junte se museler toute voix dissonante. Pour lui, même si le gouvernement ne veut pas le reconnaître, ses camarades n’ont été enlevés que par la junte.

« Ils ont été enlevés par le gouvernement et pour nous, ils sont dans la main de la junte. Il y a ce que dit un porte-parole du gouvernement qui n’a aucune influence, il y a ce qui se passe, ce que les témoins racontent et ce que l’une des victimes raconte. Nous nous en tenons à ce qu’a dit Mohamed Cissé et ce qu’a dit le voisinage. Ces éléments ont été identifiés. Ce sont des éléments qui sont sous la coupole du Haut commandant de la gendarmerie, des éléments de la garde présidentielle c’est-à-dire des forces spéciales, ils ont été identifiés. Ce sont ces deux unités qui ont enlevé nos deux camarades. Aujourd’hui, tous les indices montrent que c’est le gouvernent qui détient nos camarades et nous attendons qu’il les libère. La sortie du Procureur prouve que l’arrestation de nos camarades est une arrestation extrajudiciaire parce que c’est lui qui était censé émettre un mandat pour les arrêter, mais la junte ne fait plus de la justice une boussole, en décidant de kidnapper nos amis sans passer par le Procureur. Ils ont été enlevés parce que depuis un an, la junte est dans une optique de faire taire toutes les voix dissonantes. Nous sommes à 80 jours depuis que les médias ont été fermés en Guinée. Après la fermeture des médias, Foniké et quelques acteurs de la société civile ont décidé de protester contre cet état de fait et aussi contre la cherté de la vie que les Guinéens vivent à plein fouet aujourd’hui. Nous estimons que la junte ne devrait pas gérer le pays d’une main de fer parce que nous sommes à 4 mois de la fin de la transition, c’est-à-dire du 31 décembre 2024. À travers cet enlèvement, la junte montre qu’elle est dans une logique de faire taire toutes les voix dissonantes et la voix la plus dissonante aujourd’hui est celle du FNDC », a-t-il dit.

Pour Abdoulaye Oumou, enlever et séquestrer Foniké Manguè et Billo Bah n’entrave en rien l’élan du combat engagé par le FNDC, officiellement dissous. Plutôt, a-t-il dit chez nos confrères, cet acte galvanise le mouvement et montre au reste de la population que tout le monde peut être victime de la main dure du CNRD.

« Faire taire la seule voix dissonante qu’est le FNDC est aujourd’hui l’ultime objectif de la junte. Mais je pense que cet enlèvement vient galvaniser le mouvement mais aussi montrer au peuple de Guinée que chacun d’entre nous peut être victime, qu’il va falloir se mobiliser pour que la junte arrête de violer nos libertés et confisquer nos droits. Les autorités guinéennes ont peur du FNDC. Mamadi Doumbouya a tout fait pour qu’on soit de son côté, on lui a répondu que nous menons un combat noble pour la démocratie et les droits, et que nous ne pouvons pas accompagner une équipe qui ne nous mène pas vers l’ordre constitutionnel normal. C’est notre combat et nous le mènerons quel que soit le prix à payer », a-t-il ajouté.

Mosaiqueguinee.com

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