À la découverte de Kabalaba : les racines historiques des Kaba de Kankan

Kabalaba, une localité mythique chargée d’histoires, a été fondée en 1662 par Mbemba Fodé Moudou Kaba. Elle est située à environ 22 kilomètres du chef-lieu de la préfecture de Kankan, dont elle relève.

En marge du deuxième Festival sur le Milo tenu du 13 au 17 novembre dernier, nous nous sommes rendus sur place pour une découverte. À notre arrivée, la notabilité était fortement mobilisée pour la circonstance. S’en est suivie la prise des ablutions en vue d’exécuter deux rak’at, marquant ainsi le début de notre visite guidée.

Kabalaba abrite plusieurs tombes, dont celle du fondateur Mbemba Fodé Moudou Kaba, fils d’Abdourahamane Kaba, né en 1625 et décédé en 1691. Non loin des ruines des maisons d’habitation, qui résistent encore à l’usure du temps, se trouvent également les tombes des deux épouses du fondateur, Moyi Baba et Madoussou Condé, respectivement première et deuxième épouses de Mbemba Fodé Moudou Kaba. Elles ont toutes deux conçu deux maternités chacune.

Oustaz Ibrahima Aly Kaba, guide de notre visite, a partagé des détails sur la descendance. Moyi Baba, la première épouse, a eu pour enfants Mourali Kaba (ancêtre des Kaba de Nafadji) et Zakaria Kaba (fondateur de Soumankoï). La deuxième épouse, Madoussou Condé, est la mère de Fodé Moudou Kaba (ancêtre des Kaba des Bankalan) et Daouda Kaba (ancêtre des Kaba de Kankan).

Pour expliquer la présence des tombes à proximité des maisons d’habitation, Elhadj Mamady Kaba, Imam de Bankalan, nous a confié que cela est fait délibérément pour éviter que les hyènes ne viennent exhumer les corps nouvellement inhumés à la tombée de la nuit pour les dévorer. Selon le religieux, même en enterrant les défunts non loin des habitations, il était nécessaire de veiller sur eux, parfois armé d’un fusil, autour du feu de bois.

Selon les enseignements recueillis sur place, les ancêtres de la grande famille sont originaires de Diafounou, dans l’actuelle République du Mali.

De retour du Festival sur le Milo, Mady Bangoura pour Guinéenews