20ᵉ Congrès de la SAFO à Conakry : des experts de haut niveau réunis autour du glaucome et de la santé visuelle

Le 20ᵉ congrès de la Société Africaine Francophone d’Ophtalmologie (SAFO), couplé au 2ᵉ congrès de la Société Guinéenne d’Ophtalmologie (SGO), s’est ouvert ce mercredi, 3 décembre 2025, à Conakry. L’événement est axé sur le thème central « Les glaucomes primitifs à angle ouvert (GPAO) » et le sous-thème « Les amétropies en milieu scolaire ». Ce rendez-vous scientifique majeur réunit des experts, chercheurs et praticiens venus de plusieurs pays africains, et se poursuivra jusqu’au 5 décembre 2025. C’est le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Alpha Bacar Barry, qui a officiellement lancé les travaux du congrès, lequel rassemble des spécialistes autour des glaucomes et des troubles visuels chez l’enfant. Une rencontre marquée par la volonté de promouvoir l’excellence, de renforcer la collaboration scientifique et de préparer la prochaine génération de spécialistes africains, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Dans son intervention, Dr Ramata Baldé, présidente de la SAFO et de la SGO, décrit le glaucome primitif à angle ouvert comme « la bête noire de l’ophtalmologie », une maladie irréversible et silencieuse, et souligne l’importance du sous-thème sur les amétropies en milieu scolaire. Elle a insisté sur la nécessité pour l’Afrique de rester ouverte aux innovations.

Dr Ramata Baldé, présidente de la SAFO et de la SGO

« Aujourd’hui, je vous annonce la concrétisation d’un rêve : la jeune Société Guinéenne d’Ophtalmologie organise le 20ᵉ congrès de la SAFO, couplé à son 2ᵉ congrès national. C’est une fierté pour la Guinée d’accueillir cet événement en présentiel et en ligne. La SAFO regroupe une quinzaine de sociétés savantes d’Afrique francophone. Créée en 1992 à Abidjan, elle vise à booster l’ophtalmologie dans tous les pays membres, notamment à travers l’encadrement des candidats au CAMES. Le thème principal, les glaucomes primitifs à angle ouvert, est la “bête noire” de l’ophtalmologie : une maladie silencieuse, insidieuse et irréversible. Le second thème, les amétropies en milieu scolaire, concerne directement la performance de nos enfants. Votre présence témoigne de votre engagement pour l’excellence. Ce congrès est une plateforme unique pour partager, échanger et construire des alliances durables. L’ophtalmologie évolue sans cesse : chirurgie assistée par laser, thérapies géniques, intelligence artificielle… mais notre mission reste la même : sauver la vue », a déclaré Dr Ramata Baldé.

Pour sa part, Abdoul Karim Baldé, président du comité scientifique, a salué l’importance de cette 20ᵉ édition. Il a rappelé que les troubles visuels, notamment le glaucome et les amétropies chez les élèves, représentent un réel enjeu de santé publique dans la région.

Abdoul Karim Baldé, président du comité scientifique

« C’est un immense honneur de présenter le 20ᵉ congrès de la Société africaine francophone d’ophtalmologie et le 2ᵉ congrès de la Société guinéenne d’ophtalmologie. Bienvenue à tous les participants venus de toute l’Afrique francophone et d’ailleurs. Ce 20ᵉ anniversaire marque une étape importante. La SAFO s’est imposée comme un acteur essentiel de la promotion de l’excellence et de la recherche en ophtalmologie. Grâce à l’engagement de chacun, nous avons relevé de nombreux défis au bénéfice de nos populations. Le thème principal, les glaucomes primitifs à angle ouvert (GPAO), et le sous-thème, les amétropies en milieu scolaire, traduisent notre ambition de conjuguer progrès scientifique, expertise locale et solidarité. Les troubles visuels restent un enjeu majeur de santé publique, affectant la qualité de vie et le développement de nos pays. Du 3 au 5 décembre, nous partagerons 27 conférences d’enseignement, plus d’une centaine de communications orales, des ateliers pratiques et des posters. C’est l’occasion d’écouter des experts, d’échanger nos pratiques et de renforcer nos liens scientifiques et humains. Merci au comité d’organisation, aux partenaires et à tous les intervenants. Je souhaite que ce 20ᵉ congrès soit une source d’inspiration et contribue durablement à l’amélioration de la santé oculaire en Afrique francophone », a-t-il laissé entendre.

De son côté, le représentant du Secrétaire général permanent de la SAFO, Pr Balo Komi, a mis en avant la gravité du glaucome, qui détruit progressivement le nerf optique, et insiste sur l’importance d’un diagnostic précoce.

Pr Balo Komi, représentant du Secrétaire général permanent de la SAFO

« La SAFO organise chaque année un congrès dans un pays différent ; et cette année, c’est la Guinée, comme prévu depuis longtemps. Le thème choisi porte sur le glaucome, maladie fréquente et grave qui détruit progressivement le nerf optique si le diagnostic et le suivi ne sont pas précoces. Un congrès, c’est comme un retour à l’école : universitaires, praticiens, chercheurs et laboratoires s’y retrouvent pour apprendre les uns des autres. La science évolue en permanence, avec de nouveaux médicaments et de nouvelles techniques. L’objectif est de rendre le maximum de professionnels compétents pour mieux servir nos populations. Voilà tout le sens de ces congrès », a lancé Pr Balo Komi.

Selon Alpha Bacar Barry, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, la Guinée est devenue une véritable attraction scientifique, portée par des investissements importants dans l’enseignement supérieur, la recherche et l’innovation.

Alpha Bacar Barry, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique

« Je viens d’un événement consacré à la technologie et à l’intelligence artificielle, et ma présence ici s’inscrit dans la logique que nous suivons depuis quatre ans, sous l’impulsion du président de la République, le Général Mamadi Doumbouya : renouer avec l’excellence. La Guinée, à travers l’enseignement supérieur, la recherche scientifique et l’innovation, doit retrouver son positionnement international. Depuis quatre ans, notre pays est devenu une véritable attraction scientifique ; notamment en 2025, avec de nombreux événements de haut niveau. En tant que président du Conseil des ministres du CAMES, je suis heureux de voir la Guinée occuper cette place. Félicitations aux docteurs et à tous ceux qui ont travaillé à la réussite de cet événement. La vision du chef de l’État nous a permis d’investir très fortement dans l’enseignement supérieur et la recherche. Nous finirons l’année avec l’adoption d’une loi d’orientation sur la recherche scientifique et l’innovation, qui définit le cadre légal, réglementaire et incitatif de la recherche en Guinée. Les sciences et techniques de la santé seront parmi les premiers bénéficiaires. La loi valorise le statut du chercheur, prévoit des mesures incitatives, du financement, et renforce les capacités technologiques, notamment en intelligence artificielle et en gestion des données ».

En outre, Alpha Bacar Barry est revenu sur les perspectives 2026. « D’un point de vue stratégique, l’année 2026 sera consacrée aux laboratoires. Alors que nous arrivons au moment du bilan et que s’annonce une nouvelle République, les résultats sont très encourageants : davantage de chercheurs participent au CAMES, publient dans des revues référencées et sont sollicités à l’international. La Guinée est désormais reconnue pour sa science, sa technologie et sa recherche. Nous travaillons aussi à créer de nouveaux talents, à renforcer la formation d’excellence dès les niveaux les plus précoces, et à féminiser davantage les postes d’enseignants-chercheurs. Cela permettra de rendre notre système compétitif dans un contexte de mobilité régionale croissante, où circuleront bientôt plus de 450 enseignants-chercheurs titulaires de PhD dans la sous-région. Je rêve d’une mobilité libre entre chercheurs africains, sans frontières ni intervention gouvernementale, afin de garantir à nos jeunes un accès facile à la connaissance », a déclaré le ministre.

Ismael Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 624 69 33 33

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