Yaya Kairaba Kaba, ministre de la Justice : « je n’ai jamais appelé un magistrat du siège pour lui indiquer la direction »

Pour combler le déficit du personnel au sein de l’institution judiciaire en Guinée, la mise à la retraite des plusieurs magistrats qui ont fait valoir leur droit à la retraite, le ministère de la Justice et des Droits de l’Homme envisage pour cette année 2025 le recrutement de 100 Auditeurs de Justice et de 100 Greffiers.

L’annonce a été faite par le premier responsable du département de la Justice, le vendredi 31 janvier 2025, à l’occasion de la traditionnelle présentation des vœux de nouvel an qui a mobilisé tous ceux qui côtoient la justice au quotidien dans leur exercice mais également fait le point sur ses engagements quant à l’application stricte de la loi.

À en croire Yaya Kaïraba Kaba, «cette année, nous allons procéder au recrutement. Tout le monde le dit, tout le monde est conscient du déficit de personnel au sein de l’institution judiciaire. Et s’y ajoutent les ponctions régulières de mise à la retraite qui frappent chaque année dans nos effectifs. Si nous ne nous y mettons pas très rapidement, un vide est déjà constaté et ce vide ira en s’approfondissant chaque année. Et pour éviter cela, nous envisageons le recrutement cette année encore de 100 auditeurs de justice, 100 élèves greffiers. Car le déficit qu’il y a du personnel causé par le départ à la retraite de beaucoup de magistrats et cela permettra de se rapprocher aussi de la moyenne sous-régionale», a-t-il annoncé.

Poursuivant, le Garde des sceaux, ministre de la Justice et des Droits de l’homme a laissé entendre qu’il ambitionne de faire de 2025 son année, sous le signe de la rigueur et des résultats. «S’agissant des infrastructures judiciaires et pénitentiaires, j’ai dit lors du premier conseil de cabinet que l’année 2025 sera mon année. Quand j’ai dit mon année, le possessif n’est pas au sens aussi large que quand j’ai dit c’est mon BIC. L’année 2023, j’ai pris ce département au beau milieu du troisième mois, au mois de mars 2024 nous avons conduit ensemble le navire et jusqu’à maintenant, nous avons obtenu ensemble les résultats qu’on a pu obtenir. Dieu fait que je commence avec vous l’année 2025. Au cours de ce conseil, j’ai annoncé les couleurs qui consistent à dire que cette année 2025, je vais placer sous le signe de la rigueur et des résultats», a-t-il indiqué.

La rigueur dans le travail 

«La rigueur, d’abord, c’est dans la mise en pratique des textes à travers les décisions qui vont être rendues par les magistrats. J’aurai l’œil dessus. Depuis que je suis à ce poste, je n’ai jamais donné d’instructions au magistrat du siège. Je n’ai jamais appelé un magistrat du siège pour lui indiquer la direction. Et je ne le ferai pas parce que j’étais contre ça avant d’être dans cette position. Mais je tiens à ce que les procédures soient examinées dans les délais requis, que les textes soient appliqués et que les droits des parties soient rigoureusement respectés. C’est tout ce qu’on peut demander au magistrat»

La délibération lors du procès. 

Quant à la prise de la décision, Yaya  Kaïraba Kaba souligne que chaque magistrat le fait suivant son ultime conviction et en présence des textes de loi, dit-il. Et les points de recours aussi sont là pour ça. «Parce que comme le dit Kéba Mbaye: Tout magistrat, après avoir lu son dernier attendu dans sa décision, doit s’attendre à être maudit par au moins une ou deux parties. Toutes les deux parties n’applaudiront pas une décision. Donc, celle qui pense que la décision ne lui convient pas, il y a des points de recours pourvu que le professionnalisme encadre tout ça. Voilà pourquoi je parle de vigueur»

Mamadou Yaya Barry

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