Violences dans les écoles: le SNE accuse le MEPU-A et n’exclut pas d’exiger le départ du ministre Cedy

il y a 1 heur 17
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Engagé dans un rapport de force, le secrétaire général du Syndicat National de l’Éducation (SNE), Michel Pépé Balamou, a vivement réagi au communiqué ministère de l’enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation attribuant les scènes de violence dans les écoles à des groupes d’individus mal intentionnés jetant des pierres. Le MEPU-A avait condamné fermement  »ce comportement irresponsable »

Droit des ses bottes, Michel Pépé

Balamou a qualifié le communiqué de  »déni de la réalité » qui risque de compromettre toute résolution de la crise en cours. Le syndicaliste estime que contrairement au communiqué du gouvernement qui appelle au calme, celui du MEPU-A, « stigmatise les élèves sur fond de stéréotypes », a-t-il déploré.

Le leader syndical a accusé le ministre Jean-Paul Cedy de négliger la crise, affirmant qu’il est déconnecté des réalités du terrain et se contente de  faux rapports remontés par ses subordonnés qui sauvegardent leur poste.

« Le seul regard extérieur objectif qui pourrait l’aider à comprendre la profondeur de cette crise, c’est la presse », a-t-il déclaré, affirmant  que les cours sont totalement paralysés dans les 33 préfectures, ainsi que dans les communes de Ratoma, Matoto et Matam à Conakry, depuis une semaine.

Il a expliqué la récente agitation des élèves, notamment l’attaque d’écoles privées, par l’absence persistante de professeurs, certains ayant opté pour une  grève perlée  ou une simple figuration en classe par démotivation. Pépé Balamou a souligné que l’attitude du ministère, notamment l’envoi d’un audio pour lister les grévistes après un protocole d’accord controversé, a conduit à la radicalisation du mouvement.

Le SNE se félicite d’une grande victoire, réussissant à paralyser environ 80 % des écoles du pays malgré le contexte actuel sous le CNRD.

Et le syndicaliste entend prouver au premier ministre Amadou Oury Bah, au ministre de la fonction publique François Bourouno, et au ministre Cedy qu’ils devront dorénavant composer avec la nouvelle génération syndicale.

Michel Pépé Balamou, qui avait initialement salué la nomination de M. Cedy, a exprimé sa déception, jugeant que le ministre a sacrifié sa rigueur et ses compétences, arguant qu’il est devenu plus politique que technocrate.

Le SNE critique notamment le fait que le ministre ait décliné ses responsabilités concernant les montants proposés pour les primes des enseignants dans le projet de révision du statut particulier. Le syndicat déplore l’utilisation de l’expression groupes d’individus pour désigner les élèves manifestants, la jugeant très péjorative.

Estimant que le ministre Cedy s’est engagé dans une dynamique de la confrontation, le SNE se dit prêt à l’affronter « jusqu’à son dernier retranchement » et même à exiger son départ du MEPU-A.

Le syndicaliste pointe du doigt l’absence de toute rencontre formelle avec les syndicats depuis l’arrivée du ministre et l’absence de contact depuis le début de la grève. Il accuse M. Cedy de s’appuyer sur le soutien du Premier ministre pour ignorer les revendications. « S’il persiste dans son entêtement à vouloir vaille que vaille se rallier aux signataires du fameux protocole de la discorde (…) nous allons durcir le mot d’ordre de grève la semaine prochaine », a averti M. Balamou.

En conclusion, le SNE demande vivement au président de la république de prendre les choses en main, estimant que les ministres chargés du dossier ont atteint leurs limites et ont affiché leur partialité.

Alhassane Fofana

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