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Plus d’une semaine après la dissolution du Gouvernement dirigé par Docteur Bernard Goumou, le Général Mamadi Doumbouya vient de nommer Monsieur Amadou Oury Bah, Premier Ministre, Chef du Gouvernement de transition.
Considéré comme fervent défenseur des droits de l’Homme qui n’hésite pas à s’afficher avec les victimes des différents régimes politiques que la Guinée a connus, Monsieur Amadou Oury Bah est un espoir pour la réconciliation nationale, poste qu’il a déjà occupé dans le gouvernement dirigé par Monsieur Ahmed Tidiane Souaré en 2008.
Face au refus systématique de procéder à l’ouverture d’un débat fécond sur le passé de la Guinée afin de faire la lumière sur les pages sombres de son histoire, les défenseurs des droits de l’Homme et victimes des régimes politiques fondent un espoir sur la nomination de Monsieur Amadou Oury Bah que les obstacles liés à la recherche de la vérité pourraient être levés pour permettre aux guinéens d’avancer comme une nation en phase avec les défis du moment.
Croire au déni de l’histoire et espérer panser les plaies sans un examen approfondi des causes profondes de l’échec de la marche de notre pays depuis plus de six (6) décennies ressemble à une fuite de responsabilités et de complaisances envers les présumés auteurs qui continuent de narguer les victimes à travers des discours de rhétorique et de négation.
Les victimes des régimes politiques attendent de l’actuel premier Ministre également la mise en place d’une Commission Vérité-Justice-Réconciliation pour parachever le processus de justice transitionnelle enclenché depuis plus d’une décennie et dont l’aboutissement pourrait contribuer à restaurer la justice sociale dans notre pays.
Elles demandent également que les questions des droits de l’Homme soient parmi les priorités de l’action du gouvernement dont Monsieur Amadou Oury Bah aura la charge de diriger dans un contexte politique marqué par une crise de confiance profonde entre les acteurs sociopolitiques.
Aucune action de développement n’est possible dans un environnement caractérisé par des violations répétées des droits de l’Homme, l’impunité, la corruption et la mauvaise gouvernance.
Pour se faire, l’actuel premier Ministre doit, en sa qualité de premier responsable du Gouvernement guinéen de mettre fin à la machine répressive qui s’abat sur la population guinéenne depuis l’indépendance et cela passe par un changement de priorités en faisant de la justice, le socle de la gouvernance.
La Guinée ne sortira de cette situation ni paix, ni guerre, ce, depuis 1958 à nos jours, que lorsque la réconciliation nationale, tant souhaitée, sera une réalité, que les citoyens soient égaux devant la loi et la justice et que les élections à tous les niveaux soient transparentes, crédibles et inclusives.
L’Etat de droit et la protection des droits de l’homme ne peuvent se concrétiser que par le respect des lois de la République et surtout une justice indépendante, impartiale et efficace. Actuellement, la justice sénégalaise est en train de donner un bon exemple pour le continent africain, voire le monde entier, comme pouvoir garant et régulateur.
Conakry, le 12 mars 2024
La Coalition Guinéenne pour la Cour Pénale Internationale
Le Directeur Exécutif
Maître Hamidou Barry