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« Je n’ai pas honte de vendre, ça me permet d’aider ma mère à trouver la dépense et à nous soigner quand on est malade. J’aime l’école. J’aurais aimé être là-bas comme la plupart de mes amies ; mais, ma mère n’a pas les moyens de m’y emmener », dit Aïcha Sylla avec un sourire innocent.
Depuis quelque temps en Guinée, le mois de juin est entièrement consacré chaque année à la célébration des enfants. Ceci, en lien avec la commémoration de la journée mondiale de l’enfant africain, célébrée le 16 juin de chaque année depuis 1991 en hommage aux enfants tués à Soweto (en Afrique du Sud) en 1976 par le régime de l’apartheid. Et c’est dans l’esprit de cette célébration, qui met en avant la défense et la promotion des droits des enfants, qu’un reporter de Guineematin.com s’est glissé hier, jeudi 6 juin 2024, dans l’univers des enfants marchands ambulants de Conakry. Des enfants qui, malgré leur jeune âge, contribuent inlassablement à la dépense quotidienne de subsistance de leurs familles.
Aux abords du marché Enco5 (dans la haute banlieue de Conakry), les enfants se disputent le trottoir. Leur dénominateur commun, en plus de leur âge, ce sont les petites marchandises qu’ils ont en main et la tête. Mamadou Alpha Bah, âgé de 13 ans, vend de l’eau glacée pour sa grand-mère. Cet enfant allie cette activité à ses études et à l’apprentissage de la mécanique.
« Je vends pour ma grand-mère, afin qu’elle puisse nous trouver de quoi manger. Je suis élève en classe de 3ème Année dans une école privée de la place. Quand je rapporte mon gain à la maison, elle ne me donne rien. Elle l’utilise pour nous faire le repas du jour. C’est le seul jour où je vends ceci. D’habitude, quand je quitte la classe, je me rends au garage où j’apprends la mécanique », explique-t-il en laissant transparaître une certaine fierté.
Cette mineure, Aïcha Sylla, n’a jamais mis pied dans une école pour étudier. La pauvre ne connaît même pas son âge, mais elle passe ses journées à vendre du piment, du gombo et des aubergines.
« Je vends ceci depuis très longtemps, depuis que je suis toute petite. C’est ce que ma mère fait pour s’occuper de mes frères et moi. Comme je suis l’aînée, j’ai toujours été derrière elle ici (au marché Enco 5). Et, c’est comme ça que j’ai moi aussi commencé à le faire. Je n’ai pas honte de vendre, ça me permet d’aider ma mère à trouver la dépense et à nous soigner quand on est malade. J’aime l’école. J’aurais aimé être là-bas comme la plupart de mes amies, mais ma mère n’a pas les moyens de m’y emmener », dit-elle avec un sourire innocent.
Vendre pour sa mère, c’est aussi ça la vocation de cette autre petite fille, Kadiatou Touré, pendant les vacances. Elle court dans tous les sens et propose son aux piétons et autres usagers à bord des véhicules.
« Je ne vends de l’eau que pendant les vacances. Comme ça, à la reprise, ma mère pourra m’acheter une tenue neuve, un sac et des chaussures, comme tous mes amis », a dit Kadiatou Touré.
Fatoumata Bah pour Guineemation.com
Tél. : 626-84-48-53
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