Transition en 2025 : « ce commentaire du Premier ministre Bah Oury peut déranger mais c’est la vérité » (Faya)

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Sur RFI, le 17ème Premier Ministre de l’histoire politique guinéenne a lâché une expression qui a fâché la plupart des acteurs sociopolitiques du pays. Dans un pan de son intervention, Bah Oury avait mentionné que 2025 reste une bonne période pour couronner l’ensemble du processus davant aboutir au retour à l’ordre constitutionnel. Pourtant, cette sortie intervenue à un moment où les yeux sont braqués sur les 24 mois, entérinés par le compromis du CNRD avec la CEDEAO (Communauté Economique des États de l’Afrique de l’Ouest) continue de diviser.
Si les acteurs sociopolitiques engagés dans le cadre du dialogue inter-guinéen ont désapprouvé cette sortie d’Amadou Oury Bah, le président du Bloc Libéral (BL) lui, a d’abord reconnu que de telle annonce peut faire remuer la galerie, même si la vérité demeure dans les propos du nouveau patron du palais de la colombe.

« Il faut quand-même reconnaître que le Premier ministre a été très courageux. Il y a un proverbe qui dit que la « vérité ça peut rougir les yeux mais ça ne les casse pas ». L’analyse qu’on peut donc faire aujourd’hui de la situation, c’est qu’il faut d’abord rappeler que nous avons pratiquement neuf (9) mois de la fin de l’année  2024. Nous avons la promesse que l’avant-projet de la nouvelle constitution sera rendu disponible à la fin de ce mois. Dans le meilleur des monde qu’on l’ait avant la fin de ce mois ou juste après la fin, ça nous prendra au minimum quatre mois pour arriver au procès de constitution qui sera soumis au référendum. Car, un avant procès doit d’abord être vulgarisé, parce que le peuple va se prononcer là-dessus. Au cours de cette étape, il y a des gens qui vont s’exprimer sur certaines dimensions de cet avant projet et qui vont proposer que certaines parties soient changées. Et donc, il y a forcément une rédaction finale qui va se faire après la présentation de l’avant projet et le processus qui va suivre. Alors si on prend cela en compte, on pourrait se projeter au mois d’août pour penser au référendum et ça sera en plein hivernage, ce qui n’est pas un moment propice », a expliqué Dr Faya Lanasana Millimouno.

Poursuivant, la quatrième force politique du pays a indiqué que s’il faut un tout petit allonger, qu’il faut s’attendre à la fin de l’année, c’est-à-dire le dernier trimestre pour que le peuple de Guinée ait la Constitution sous la main, qui est une loi générale applicable à travers des lois organiques des lois ordinaires (…). Ces lois, dira-t-il plus loin, devront aussi être élaborées au regard de la Constitution qui sera élaborée. Et peut-être estime le leader du BL, qu’on aura besoin d’un Code électoral et de collectivités différents, et beaucoup d’autres lois qui vont changer pour pouvoir s’adapter aux nouvelles dispositions de la Nouvelle Constitution.
 » Cela va clairement nous emmener en 2025, sans compter que le recensement administratif à vocation d’état civil. Même quand nous étions au dialogue, on s’était tous convenus que c’est à la base du recensement qu’on va extraire le fichier électoral.  Mais reconnaissons qu’à date on a même pas le Coordinateur du RAVEC, ça veut dire que ce travail n’a pas véritablement commencé. Le travail préparatoire est peut-être fait, les textes préliminaires ont été adoptés et promulguée, tout ça c’est bon. Maintenant il est question de faire l’opération elle-même. Et une fois que les données sont prises, elles doivent être traitées parce que vous avez à faire avec la population. Moi je peux être recensé par exemple à Conakry, mais entre-temps je suis affecté Yomou. Il y a donc un ensemble de chose qu’on aura encore besoin de faire avant d’aller aux élections. (…) alors si nous ne voulons pas encore verser dans la précipitation au risque de reprendre les choses à zéro quelques années plus tard, il faut alors vraiment faire bien les choses. Et moi je pense que ce commentaire qu’a fait le Premier Ministre est véridique. Ça peut déranger mais pourtant c’est la vérité « , a-t-il tranché.
Sâa Robert Koundouno 

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