Transform Africa Summit 2025 : De Conakry, l’Afrique trace sa route du minerai au numérique

À travers Conakry, l’Afrique relie désormais ses points, tisse son réseau et construit son avenir, un avenir où le savoir, la technologie et la jeunesse traceront les nouvelles routes du progrès

La République de Guinée entre dans une nouvelle ère. Après avoir lancé mardi 11 novembre 2025, le plus grand projet minier du continent, le pays accueille, ce mercredi, le plus grand Sommet africain consacré au numérique — la 7ᵉ édition du Transform Africa Summit (TAS 2025), un événement historique placé sous le thème « L’Intelligence Artificielle pour l’Afrique : Innover localement, impacter globalement ».

Cette rencontre d’envergure panafricaine, organisée pour la première fois en Afrique francophone et en Afrique de l’Ouest, symbolise une Afrique qui se connecte, innove et s’affirme dans la révolution technologique mondiale.

Sous la haute présidence du Général Mamadi Doumbouya, Chef de l’État guinéen, et en présence du Président Paul Kagamé du Rwanda, du Directeur général de Smart Africa, Lacina Koné, ainsi que de nombreux ministres, experts et entrepreneurs du continent, l’événement positionne Conakry désormais comme un hub régional du numérique et de la connectivité africaine.

Dans un discours vibrant d’émotion et de vision, Rose Pola Précemou, ministre des Postes, des Télécommunications et de l’Économie Numérique, a planté le décor d’une Guinée en pleine mutation. “Hier (11 novembre 2025, ndlr), la Guinée lançait le plus grand projet minier d’Afrique. Aujourd’hui, elle accueille le plus grand sommet du continent sur le numérique. Deux événements, deux symboles, un seul message : notre pays entre dans une nouvelle ère”, a-t-elle dit.

La Ministre a souligné la nouvelle ambition du pays : bâtir une économie fondée sur le savoir, les idées et les connexions, en s’appuyant sur les talents de sa jeunesse et la vision du Président de la République.

Elle a rappelé les grandes réalisations numériques de la Guinée, parmi lesquelles : « 12 000 km de fibre optique déployés à travers le territoire, la création d’un Data Center national Tier III, gage de souveraineté technologique, un second câble sous-marin en cours de raccordement avec l’appui de la Banque mondiale, la connexion de plus de 500 écoles à Internet via le projet GIGA avec l’UIT et l’UNICEF, et la mise en place de hubs numériques régionaux et d’un Technopôle national à venir ».

Ces infrastructures ne sont pas que des câbles ou des serveurs, a-t-elle insisté. Ce sont les artères vivantes du développement numérique guinéen.

La ministre Précemou a également salué la coopération exemplaire entre la Guinée et le Rwanda, à travers le lancement de TELEMO, la plateforme nationale de e-procurement, symbole d’une Afrique qui innove pour elle-même.

Pour Lacina Koné, Directeur général de Smart Africa, ce sommet est une étape décisive dans la marche du continent vers la souveraineté numérique : “L’intelligence artificielle n’est pas une technologie de remplacement, mais une opportunité pour repenser le développement à partir de nos réalités, de nos talents et de nos ingéniosités.”

Il a rappelé les progrès notables de Smart Africa : 42 États membres représentant plus de 2,2 milliards de personnes, une mobilisation financière sans précédent et la mise en œuvre concrète de projets majeurs comme One Africa Network, Smart Broadband 2025 et la Smart Africa Digital Academy. “Nous avons transformé Smart Africa d’une plateforme de concertation en une institution opérationnelle. Notre mission est claire : faire du numérique africain une réussite collective et durable », a-t-il  expliqué.

Le Président rwandais Paul Kagamé, pionnier du numérique sur le continent, qui s’est exprimé en anglais, a salué les progrès accomplis et appelé à une coopération technologique plus ambitieuse : “Il faut investir dans le haut débit comme un pilier de notre compétitivité. Nos succès ne se mesureront pas seulement à la vitesse de nos avancées, mais à la pertinence des problèmes que nous choisissons de résoudre.”

Son message a résonné comme un appel à la responsabilité collective : faire du numérique un levier de transformation sociale et économique, et non une simple vitrine technologique.

Prenant la parole pour clôturer la cérémonie d’ouverture, le Président de la République de Guinée, le Général Mamadi Doumbouya, a exprimé toute sa fierté de voir Conakry devenir le cœur battant du numérique africain : “Je souhaite la bienvenue à mon frère Paul Kagamé et à tous nos invités sur la terre africaine de Guinée. Ce sommet est un symbole fort : celui d’une Afrique qui innove localement pour impacter globalement.”

Le Chef de l’État a réaffirmé sa vision stratégique Simandou 2040, qui place le numérique au cœur du développement national. Son pilier n°3, dédié aux nouvelles technologies, illustre la volonté du pays de bâtir une économie moderne, connectée et inclusive. “Ce sommet est un appel à l’action. Ensemble, trouvons des solutions adaptées à nos réalités et à celles des générations futures face à la révolution de l’intelligence artificielle, » a-t-il  déclaré.

il faut par ailleurs rappelé que le Transform Africa Summit 2025 marque un tournant historique pour l’Afrique francophone. En accueillant cet événement prestigieux, la Guinée affirme son rôle moteur dans la construction d’un continent numérique souverain, fondé sur l’innovation locale, la coopération régionale et la valorisation des talents africains.

À travers Conakry, l’Afrique relie désormais ses points, tisse son réseau et construit son avenir, un avenir où le savoir, la technologie et la jeunesse traceront les nouvelles routes du progrès