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L’Alliance des Médecins pour la Promotion de la Santé, (AMPS) de la 47ème promotion de médecine de l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry, en collaboration avec l’administration pénitentiaire, a organisé, ce 25 mai 2024, la 3e journée de consultations médicales gratuites destinées aux détenus de la Maison centrale de Conakry.
Dr Hawa Kandé, responsable de communication de l’AMPS 47, a réaffirmé aux détenus l’engagement de sa structure à leur venir en aide pour les soins : « Nous nous engageons à mettre la santé des détenus au premier plan reconnaissant l’importance fondamentale de l’accès aux soins de santé pour chaque individu, quelle que soit sa situation. A tous les détenus présents ici aujourd’hui, je tiens à vous dire que vous n’êtes pas seuls. Nous sommes ici pour vous offrir des soins médicaux, de l’aide et de soutiens dans votre parcours de rétablissement. Nous comprenons les défis auxquels vous êtes confrontés et nous sommes déterminés à travailler ensemble pour garantir que vous receviez les soins dont vous avez besoin. »
Dr Thierno Saadou 1 Diallo, régisseur de la maison centrale, qui est également médecin légiste, souligne d’entrée que depuis six mois aucun décès n’a été enregistré : « Depuis novembre 2023 jusqu’à maintenant, ça fait six mois, nous n’avons enregistré aucun décès à la maison centrale de Conakry. »
Cette maison d’arrêt, construite pour une capacité d’accueil de 240 à 300 à l’époque coloniale, se trouve aujourd’hui confrontée à une situation de surpopulation carcérale alarmante. Selon le régisseur, Dr Thierno Saadou 1 Diallo, avec 2008 prisonniers pour un nombre de cellules largement dépassé, le taux de surpopulation atteint un effarant 700%. Ces chiffres révélateurs ont été annoncés par le régisseur de la maison centrale lors de la troisième journée de consultations médicales gratuites destinées aux détenus.
Cette surpopulation carcérale a engendré une série de problèmes sanitaires graves au sein de la prison. Les détenus souffrent notamment de nombreuses pathologies, exacerbées par les conditions de promiscuité et d’hygiène précaires qui règnent dans l’établissement pénitentiaire.
Pour répondre à cette situation critique, ajoute le régisseur de la Maison centrale, un personnel médical composé de 16 personnes, dont quatre médecins et 12 infirmiers, est mobilisé. Les équipes médicales sont organisées pour couvrir un large spectre de pathologies.
Tout d’abord, la dermatologie est une spécialité cruciale, car la gale est particulièrement répandue parmi les détenus. En effet, souligne régisseur qui est membre de la P47, la promiscuité favorise la propagation rapide de cette affection cutanée. Ensuite, dit-il, la psychiatrie intervient pour traiter les cas de troubles mentaux, qui touchent une partie significative de la population carcérale. « Le Dr. Soumaoro consulte ainsi les 58 détenus atteints de maladies mentales. Par ailleurs, une équipe gynécologique prend en charge les 89 femmes détenues, tandis qu’une autre s’occupe des mineurs, qui représentent environ 216 prisonniers. De plus, la cardiologie et la diabétologie sont mobilisées pour traiter les détenus âgés de plus de 65 ans, qui sont au nombre d’environ 112. En complément, plusieurs autres équipes, telles que la pédiatrie, la médecine générale, la pneumologie et la psychiatrie, sont déployées pour prendre en charge le reste des détenus et traiter les pathologies variées qui les affectent. »
Il a souligné la nécessité de ces consultations médicales gratuites face à la prévalence élevée de pathologies telles que la gale, les problèmes buccodentaires, le paludisme et les infections sexuellement transmissibles. Il a également annoncé des journées de désinfection des cellules pour lutter contre la propagation de la gale, insistant sur l’importance de soigner non seulement les patients mais aussi leur environnement.
Il a également abordé la question de la surpopulation carcérale, reconnaissant que c’est un facteur majeur dans l’aggravation des pathologies au sein de la maison centrale. Cependant, il a exprimé sa détermination à réduire cette surpopulation grâce à des projets de rénovation et d’extension de la prison, bien que cette mesure ne résolve pas entièrement le problème.
Malgré les défis considérables, les efforts du personnel médical et des autorités pénitentiaires sont constants pour améliorer les conditions de vie des détenus. Les consultations médicales gratuites et les initiatives visant à désengorger la prison représentent des pas essentiels vers cet objectif.