Tenues traditionnelles contrefaits sur le marché : « on est en train de tuer dans l’œuf les entrepreneurs » (Président FENAG)

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Ces dernières années, le marché guinéen est inondé de tissus contrefaits difficile à différencier avec ceux qui sont confectionnés par les artisans à travers le pays.

Cette pratique qui constitue une véritable menace pour la production locale est imputable à certains commerçants.

C’est en tout cas ce qu’indique le président de la Fédération nationale des artisans de Guinée (FENAG), au cours d’une interview avec un reporter de votre média en ligne.

« Les commerçants transportent des échantillons de Guinée pour aller les fabriquer en Asie et faire venir. Aucun chinois le fait, c’est des guinéens qui le font. Avec ça, on est en train de tuer dans l’œuf les entrepreneurs qui sont dans le domaine de la teinture (…). Ces contrefaçons-là ne sont pas bonnes pour la santé parce que c’est du caoutchouc », a laissé entendre Elhadj Boubacar Fofana.

Pour le président de la Fédération nationale des artisans de Guinée (FENAG), sans l’aide de l’Etat, la disponibilité de ces tissus sur le marché va sévèrement impacter la production locale.

« On a deux problèmes. Le commerçant est très fort, l’artisan a le savoir-faire mais les moyens ne sont pas là. Quand les deux-là rentrent dans un jeu, si l’Etat n’est pas à côté, l’un va écraser l’autre donc le problème est là. Sinon la Fédération des artisans a eu à faire beaucoup de luttes pour ça. On connaît très bien l’existence de ce fléau, il est signalé mais l’écoute est faible et nous voulons que l’Etat regarde très bien dedans (…). Il y a beaucoup de produits prohibés, la Douane n’est pas là seulement pour prendre l’argent, elle est là aussi pour sécuriser, c’est le gendarme de l’économie donc je pense qu’une seule décision de l’Etat interdisant toutes contrefaçons des produits fabriqués en Guinée peuvent beaucoup aider à pouvoir maîtriser le phénomène. C’est la loi guinéenne qui peut l’interdire donc on s’est levé dans le temps, on est allé à l’OAPI, on a démarché pour interdire ça. En plus, le gouvernement s’est mêlé pour pouvoir prendre un arrêté pour interdire l’importation de ces tissus. C’est l’Etat qui est le plus fort. Quand je prends par exemple la pomme de terre, un opérateur économique importait de l’Europe, Lansana Conté a dit que toutes les pommes de terre venant de d’ailleurs s’arrêtent au port sec c’est ce qui fut fait. C’est le ministre de l’artisanat qui peut passer à la Douane pour dire que les activités des femmes teinturières sont en train de disparaître. Donc, qu’il plaide pour interdire l’importation de ces tissus. Il y a même un problème de volonté politique de vouloir protéger les artisans pour que le revenu des guinéens ne soit pas une source de consommation simplement. Donc je crois que l’OAPI (Organisation africaine de la propriété intellectuelle) et le Ministère de l’industrie et du commerce doivent agir à temps pour protéger ces sources d’emplois qu’on est en train d’être éliminé. Il faut vraiment attirer la population pour consommer ce que nous avons produit », indique Elhadj Boubacar Fofana.

À rappeler que les autorités du département de la culture avait pris un arrêté interdisant l’importation de ces tenues contrefaits sur le sol guinéen.

Al Hassan Djigué

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