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La nomination de dame Djenabou Touré à la tête de la Direction Générale des Élections (DGE) s’inscrit dans la continuité des nombreuses incohérences du CNRD et illustre, une fois de plus, le mépris affiché du régime pour le peuple de Guinée, ainsi que pour les avis des forces politiques et sociales les plus représentatives.
Madame Touré n’est pas une inconnue du paysage électoral guinéen. Elle a laissé un souvenir amer lors de son passage à la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), en particulier dans la gestion du fichier électoral. Elle fut un rouage central du dispositif électoral sous Alpha Condé, responsable d’un fichier largement décrié, que le CNRD lui-même a rejeté en bloc à son arrivée au pouvoir. Pourtant, paradoxalement, c’est cette même actrice qu’on remet aujourd’hui aux commandes de l’organisation des élections.
Pire encore, elle est actuellement impliquée dans la mise en place d’un nouveau fichier électoral tout aussi contesté, élaboré dans l’opacité, sans consultation sérieuse des partis politiques, ni implication des acteurs crédibles de la société civile.
La Direction Générale des Élections qu’elle dirigera désormais est un organe purement administratif, rattaché au ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation. Ce ministère, sous la tutelle du très controversé ministre Ibrahima Kalil Condé, est devenu un instrument au service d’un agenda politique : celui d’imposer la candidature du Général Mamadi Doumbouya, en violation flagrante de son serment, de la charte de la transition et des engagements internationaux de la Guinée.
Ce département est désormais militarisé. Les postes de préfets, sous-préfets et gouverneurs sont systématiquement confiés à des officiers, souvent sans aucune expérience administrative, encore moins électorale ou politique. Quant aux maires élus, ils sont progressivement remplacés par des délégations spéciales, désignées sur la base d’un militantisme zélé, avec pour seul objectif de garantir un soutien à une candidature illégitime.
Les représentants locaux de la DGE, censés être les chevilles ouvrières des opérations électorales dans les communes et préfectures, seront désormais nommés par décret présidentiel. Un verrouillage militaire et institutionnel se met ainsi en place, méthodiquement, dans l’unique but de confisquer le pouvoir par la force et par la ruse.
L’histoire récente de la Guinée a pourtant démontré, à maintes reprises, que la gestion unilatérale et arbitraire des affaires publiques conduit inévitablement à l’impasse. Refuser de tirer les leçons du passé, c’est faire le choix délibéré de la confrontation et de l’instabilité.
Souleymane SOUZA KONATÉ,
Coordinateur de la Cellule de Communication de l’UFDG
Président de la Commission Communication de l’ANAD.
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