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Les réactions fusent après la sortie du premier ministre chef du gouvernement Amadou Oury Bah, jeudi 6 février 2025, à la Camayenne.
Dans une interview avec notre quotidien numérique mosaiqueguinee.com, Souleymane Souza Konaté président de la commission communication de l’ANAD, par ailleurs conseiller chargé de communication de Cellou Dalein Diallo, dénonce les méthodes dilatoires visant à retarder le processus électoral.
Non sans revenir sur le recensement général à caractère d’état civil (PN-RAVEC), visant à établir un fichier électoral fiable devant mener aux élections en cette année 2025.
Lisez plutôt !
Mosaiqueguinee.com : Bonjour Souleymane Souza Konaté ? Le PM Bah Oury en conférence de presse le 05 mars 2025 a annoncé la tenue de toutes les élections en 2025. A votre avis, est-il possible de les organiser cette année ?
La récente sortie médiatique du Premier ministre Bah Oury confirme, s’il en était encore besoin, qu’il est plus préoccupé par la défense de son poste que par le retour rapide à l’ordre constitutionnel. Au lieu de porter la voix du peuple, il s’érige en avocat servile d’un pouvoir illégitime, reniant ainsi les valeurs démocratiques qu’il prétendait défendre.
La vérité que Bah Oury refuse de dire aux Guinéens, c’est que ni le CNRD ni son gouvernement n’ont la volonté d’organiser des élections libres, crédibles, inclusives et transparentes en Guinée, encore moins en 2025. Cette posture repose sur plusieurs faits. D’abord, l’incohérence flagrante entre la présidence et le gouvernement sur le chronogramme des élections. Tandis que le président de la transition annonce toutes les élections en 2025, le porte-parole du gouvernement affirme que cela est impossible. Cette cacophonie traduit non seulement un manque de sincérité, mais surtout une stratégie bien orchestrée pour prolonger indéfiniment la transition.
Ensuite, la manipulation du fichier électoral constitue une preuve irréfutable du manque de volonté politique du CNRD. Alors que les principales forces politiques du pays, représentant 95% de l’électorat, exigent l’actualisation et la correction du fichier électoral de 2020 — un fichier toiletté grâce à l’OIF et la CEDEAO —, le CNRD s’entête à imposer un fichier issu du recensement général à caractère d’état civil (PN-RAVEC). Une opération conduite dans la précipitation, l’amateurisme et sans aucune garantie de transparence. Cet entêtement cache mal une volonté manifeste de préparer une fraude électorale pour imposer une mascarade taillée sur mesure.
L’autre stratégie du CNRD repose sur la militarisation de l’administration territoriale. Des gouverneurs, préfets et sous-préfets parachutés parmi des militaires sans aucune formation administrative sont transformés en commissaires politiques du régime. Leur mission est claire : intimider les citoyens, créer des mouvements de soutien au Général Mamadi Doumbouya et préparer des élections truquées pour imposer la volonté du pouvoir. À cela s’ajoute le remplacement des maires élus par des délégations spéciales, en violation flagrante de toutes les dispositions légales. Dans ces conditions, confier l’organisation des élections au MATD, acteur historique de la fraude électorale en Guinée, reviendrait à cautionner une mascarade électorale qui plongerait le pays dans une nouvelle crise.
Cette sortie du PM Bah Oury est-elle rassurante ?
En soutenant le musellement de la presse, l’interdiction des manifestations et les violations massives des droits humains, Bah Oury a définitivement tourné le dos à son propre combat pour la démocratie. L’homme qui organisait les manifestations contre la junte du CNDD en 2009 est devenu le bouclier de la junte du CNRD en 2025. Cette trahison est une blessure profonde pour tous ceux qui ont cru en son engagement.
Bah Oury doit avoir le courage de faire son mea culpa, de demander pardon aux victimes du 28 septembre 2009, au capitaine Moussa Dadis Camara qu’il a combattu, et surtout au peuple de Guinée qu’il a trahi. Après un an de reniement à la tête du gouvernement, le seul héritage qu’il laissera dans l’histoire politique de la Guinée est celui d’un homme qui a troqué son honneur contre un poste éphémère. Mais aucun poste, aussi prestigieux soit-il, ne pourra effacer la honte d’avoir trahi son peuple au moment où il avait le plus besoin de lui.
Que propose le parti UFDG pour une sortie de crise ?
Face à cette dérive autoritaire, la seule voie de sortie de crise reste la mise en place immédiate d’une transition civile avec pour unique mandat l’organisation d’élections inclusives, transparentes et crédibles. Le CNRD doit reconnaître son échec, céder la place à une autorité civile consensuelle et ouvrir un cadre de dialogue sincère avec les acteurs politiques et sociaux légitimes — ceux qui ont déjà participé à des élections et obtenu des résultats honorables. L’arrêt immédiat des harcèlements judiciaires, la libération des détenus politiques et la levée des interdictions de manifestations doivent constituer des préalables non négociables pour restaurer un climat apaisé.
Merci à vous M. Konaté !
Mosaiqueguinee.com