Souleymane Souza à propos du CNT : « Trois ans plus tard, la Guinée n’a ni Constitution ni réforme électorale »

il y a 3 heures 25
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Alors que Docteur Dansa Kourouma se réjouit du bilan des trois (3) ans du Conseil National de la Transition, l’Alliance Nationale pour l’Alternance et la Démocratie dit rester sur sa faim.

Pour elle, le CNT demeure une institution inféodée au Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD).

« Sur les quatre représentants devant revenir à l’ANAD, trois ont été injustement écartés sans aucune notification administrative. La plupart des conseillers ont été désignés sur la base du copinage, de leur proximité avec le CNRD et de leur disposition à jouer un rôle de figuration. À sa tête, une personnalité controversée, dont les prises de position ont toujours été du mauvais côté de l’histoire. Dès le départ, le CNT n’avait qu’un seul objectif : servir les intérêts de la junte. », a déploré d’entrée Souleymane Souza Konaté lors d’un entretien accordé à notre rédaction, ce jeudi 6 février 2025.

Le président de la Commission Communication de l’ANAD regrette le fait que la Guinée peine toujours à se doter d’une nouvelle Constitution, permettant d’accélérer le retour à l’ordre constitutionnel.

« Trois ans plus tard, la Guinée n’a ni nouvelle Constitution ni réforme électorale. Pourtant, c’était sa mission première : rédiger un texte fondamental et adapter les lois pour permettre le retour à l’ordre constitutionnel de façon paisible. Au lieu de cela, le pays se retrouve avec un simple avant-projet de Constitution, dont même le chef de la junte semble douter. Le Général Mamadi Doumbouya a annoncé la mise en place d’un collège d’experts constitutionnalistes pour donner leur avis sur un texte que le CNT prétendait pourtant finaliser. Autrement dit, après trois ans, rien n’est fait. Trois ans d’attente, de crise et d’enfumage. », regrette-t-il.

Plus la transition dure, plus la crise sociopolitique s’enlise, estime ce leader d’opinion.

« Chômage, précarité, injustice, explosion du coût de la vie, effondrement du pouvoir d’achat… », déplore-t-il.

De l’avis de Souleymane Souza Konaté, c’est la défaillance du système de gouvernance actuelle, qui est d’ailleurs à l’origine du départ massif des Guinéens vers l’étranger.

« En deux ans, 32 000 compatriotes ont fui vers l’Europe et les États-Unis. Aujourd’hui, 1 897 sont menacés d’expulsion aux USA. La Guinée est même devenue le premier pays africain en nombre de demandeurs d’asile en France. Une humiliation pour une nation riche en ressources, mais ruinée par la médiocrité de ses dirigeants. », peste-il.

Le Conseiller Chargé de Communication de Cellou Dalein Diallo, dénonce donc un manque de volonté de la part du CNT, car il pense que toutes les conditions sont réunies, pour permettre aux conseillers nationaux d’honorer leur engagement.

« Et pourtant, que fait le CNT ? Missions inutiles financées par l’argent du contribuable, voyages tous frais payés, primes et émoluments mirobolants. Pendant que le peuple souffre, eux se remplissent les poches. Dansa Kourouma se vantait d’avoir aidé le Gabon dans la rédaction de sa Constitution. Résultat : le Gabon a déjà adopté son texte et connaît même la date de sa prochaine élection présidentielle. En Guinée, on tourne en rond. Jusqu’à quand allons-nous accepter cette comédie ? Il appartient aux Guinéens de prendre leurs responsabilités. Trop, c’est trop. », a-t-il martelé au micro de mosaiqueguinee.com.

Hadja Kadé Barry

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