Soirée “Balthazar” à Kipé : les organisateurs au cachot pour “atteinte aux mœurs”, attendent d’être jugés

Une soirée très attendue au Diamond Lounge de Kipé, en banlieue de Conakry, le 9 novembre dernier, a viré au fiasco après l’arrestation de ses organisateurs par l’OPROGEM (Office de Protection du Genre et des Mœurs). Ces derniers sont accusés d’atteinte aux mœurs en lien avec des contenus partagés sur les réseaux sociaux, notamment des vidéos en rapport avec le sextape inédit de Balthazar Ebang Engonga, un haut commis de la République de Guinée Équatoriale.

À date, confie un responsable clé de l’OPROGEM, le dossier a désormais été transféré au procureur du tribunal de Dixinn, qui poursuit l’enquête.

Le 9 novembre dernier, la capitale guinéenne s’apprêtait à accueillir un événement inédit : une soirée en l’honneur de l’affaire Balthazar, au Diamond Lounge de Kipé. Cependant, l’événement a rapidement pris une tournure inattendue lorsque des agents du service de protection du genre et des mœurs ont interpellé les organisateurs pour atteinte aux mœurs.

Selon notre informateur, l’alerte a été donnée après une surveillance des réseaux sociaux, où des contenus jugés contraires à la moralité publique ont été repérés. Ces contenus faisaient référence à des vidéos en lien avec l’affaire Balthazar, un sujet sensible qui a défrayé la chronique récemment. Cet informateur, point focal de l’OPROGEM, a expliqué : « Quand on a constaté la violation de nos mœurs sur les réseaux sociaux, mes hommes ont immédiatement pris contact avec les organisateurs. Après une première rencontre dans nos locaux, ces derniers ont reconnu les faits », a-t-il confié.

L’arrestation des organisateurs a suivi, et un dossier a été ouvert en collaboration avec le procureur de Dixinn, qui a pris en charge l’enquête. Les organisateurs, dont les noms n’ont pas été révélés, se trouvent actuellement en détention à la maison centrale de Conakry.
Le responsable de l’OPROGEM a tenu à préciser ce qui suit : « À date, je ne sais pas où en est le dossier, car il est désormais sous le contrôle du procureur. Pour plus de détails, il serait préférable de vous adresser au Tribunal de Première Instance de Dixinn », a-t-il orienté.

Cette arrestation à la date du 09 novembre 2024 a suscité beaucoup d’interrogations sur la liberté d’organisation d’un tel événement en Guinée, notamment sur la ligne parfois floue entre contenu admissible et contenu répréhensible. Ce dernier épisode soulève aussi des questions sur la manière dont les autorités abordent la régulation des réseaux sociaux, un sujet de plus en plus sensible dans le pays.