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À 11h11 précises, le grondement du premier train chargé de minerai de fer a retenti à Moribaya. À bord, le président Mamadi Doumbouya, vêtu d’un boubou et d’un bonnet blancs.
A 13h, le chef de l’État a rejoint la loge officielle, accompagné des présidents du Rwanda et du Gabon.
Cette cérémonie solennelle a également réuni le Premier ministre Amadou Oury Bah, le vice-Premier ministre chinois, le Premier ministre sierra-léonais, ainsi que de nombreux partenaires internationaux.
Le lancement officiel de l’exploitation du gisement de fer de Simandou, attendu depuis plusieurs décennies, est enfin devenu réalité.
L’image du chef de l’État montant dans le train conduit par une conductrice guinéenne formée ici en Guinée restera gravée dans les mémoires. Cela montre qu’au-delà de l’exploitation des mines, il y a la transmission du savoir aux Guinéens. Et deux ans après le démarrage des travaux portuaires, le pays voit enfin se concrétiser un rêve longtemps nourri : celui de valoriser l’un des plus grands gisements de fer au monde.
D’un coût global estimé à 20 milliards de dollars, le projet Simandou comprend un chemin de fer de 650 kilomètres à double voie, reliant les sites miniers de Beyla et Kérouané au port de Moribaya, dans la préfecture de Forécariah. À terme, la production visée est de 40 millions de tonnes de minerai dès 2026, avant d’atteindre 120 millions de tonnes par an. Ces infrastructures, qui mobilisent déjà plus de 20 000 emplois directs et indirects, placent la Guinée parmi les futures puissances minières du continent.
Ce projet est mené en partenariat avec Rio Tinto, Chinalco, Baowu, Winning Consortium Simandou (WCS) et l’État guinéen, au sein de la Compagnie du Transguinéen (CTG). Ses retombées seront aussi durables grâce à la création d’un fonds souverain et du programme Simandou Academy, piliers du plan national Simandou 2040 destiné à former une main-d’œuvre d’excellence.
Le président du Conseil d’administration de la CTG, Mamoudou Nagnalen Barry, a souligné l’importance économique et symbolique du projet : « Avec un PIB d’environ 20 milliards de dollars, la Guinée attire un investissement équivalent à ce montant. Désormais, notre économie pèse plus de 30 milliards. Le projet Simandou générera à lui seul plus d’un milliard de dollars de revenus annuels pour l’État. Peu de projets en Afrique peuvent se targuer d’un tel impact. »
Selon lui, Simandou marque le passage d’une économie de petits projets à une économie d’envergure mondiale, portée par la confiance des géants industriels.
Il a insisté sur la “guinéisation” progressive des activités : « Nous avons la meilleure teneur de fer au monde et en quantité suffisante. À terme, nous fournirons jusqu’à 10 % des importations chinoises. Désormais, il y aura un monde avant et après Simandou. »
Pour Djiba Diakité, président du Comité stratégique de Simandou, le succès du projet dépasse le cadre national : « À travers Simandou, la Guinée a su rassembler les partenaires stratégiques des cinq continents pour bâtir un projet d’unité, de prospérité partagée et de développement durable. »
Il a rappelé que la Compagnie du Transguinéen (CTG) réunit désormais tous les acteurs du projet autour d’une infrastructure intégrée — mines, chemin de fer et port — dans un modèle inédit en Afrique : « Chaque tonne extraite est une brique dans la construction de notre avenir. Chaque kilomètre de rail posé est un pas vers notre destinée. Notre boussole, c’est de rendre les Guinéens riches par le travail. »
Le programme Simandou 2040, qui en découle, prévoit le financement de 122 mégaprojets dans les domaines de l’agriculture, de l’éducation, des infrastructures, du commerce et des technologies. Une part importante sera dédiée à la formation des jeunes, notamment à travers le Simandou Academy, et à la création d’un fonds souverain destiné à garantir une gestion intergénérationnelle des revenus miniers.
Le directeur général de Rio Tinto, Simon Trott, a salué la collaboration exemplaire entre les partenaires : « C’est un moment historique pour la Guinée, Rio Tinto et tous ceux qui ont contribué à faire de ce rêve une réalité. Ce projet n’est pas seulement minier, c’est un catalyseur de développement, un modèle de partenariat durable. »
Il a rendu hommage aux milliers de travailleurs guinéens et aux collègues disparus pendant la construction, tout en soulignant la force du partenariat entre gouvernements, entreprises et communautés locales.
« Ce que nous avons bâti ensemble dépasse la mine : c’est une opportunité, un modèle pour l’avenir », a-t-il ajouté.
Un rêve longtemps attendu, désormais en marche
Le projet Simandou, longtemps resté une promesse, incarne désormais la renaissance industrielle et économique de la Guinée. Sous le leadership du président Mamadi Doumbouya, le pays a su réunir des intérêts parfois divergents pour bâtir un projet commun, symbole d’un nouveau paradigme de gouvernance et de souveraineté économique.
« […] A travers ce programme, nous voulons démontrer que la malédiction des ressources naturelles n’est pas une fatalité, et que nos richesses naturelles peuvent bien servir de levier de croissance durable. Simandou doit être pour nous ce que le pétrole a été pour le pays du Golfe », a fait savoir Djiba Diakité.
En clôturant la cérémonie, le Président du comité stratégique du projet a appelé à la discipline, à la rigueur et à la persévérance pour faire de Simandou un modèle africain de développement intégré : « Ce que nous lançons aujourd’hui n’est pas la fin d’un processus, mais le début d’une discipline, l’ordre de la discipline pour le développement de la Guinée. L’exécution contractuelle incluant le respect intégral des conventions, y compris sociales, environnementales, la robustesse opérationnelle, c’est-à-dire l’optimisation des ressources à la mine, la fiabilité des rails, l’intégrité portière, la maintenance préventive, la montée en charge, la transparence comme clé de notre travail, fondée sur les indicateurs publics, le suivi des retombées locales claires. Ce qui est écrit doit être appliqué. »
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il y a 2 heures
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