Sénégal : retoqué par le conseil constitutionnel, Macky désormais face à ses propres contradictions

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Le Conseil constitutionnel du Sénégal a annulé jeudi 15 février le report de l’élection présidentielle. Dans un communiqué rendu public ce vendredi 16 février, le président sénégalais déclare avoir pris acte de ladite décision.

Ce communiqué de la Présidence de la République du Sénégal précise que le président Macky Sall a l’intention de ‘’faire pleinement exécuter’’ la décision du Conseil constitutionnel. Par ailleurs, la Présidence annonce que le chef de l’État engagera des consultations nécessaires pour ‘’organiser le scrutin présidentiel dans les meilleurs délais’’.

En lisant ce document de la Présidence sénégalaise, l’on note d’une part, ‘’l’intention’’ du président Macky Sall de ‘’faire pleinement exécuter la décision du Conseil Constitutionnel’’. Ce qui suppose que le président Sall est prêt à appliquer la date constitutionnelle qui fixe la tenue de la présidentielle au 25 février 2024. C’est-à-dire dans 9 jours, pour être plus exact. Ce qui est aujourd’hui techniquement une possibilité incertaine et risquée.

D’autre part, ce même communiqué vient nuancer voire contrarier cette volonté du président Macky qui annonce dans la foulée la tenue prochaine de ‘’consultations nécessaires’’ pour ‘’organiser le même scrutin présidentiel dans les meilleurs délais’’. L’organisation de ces consultations annoncées suppose qu’il faille engager des prises de contact avec tous les acteurs ou parties concernées ; trouver ensuite une date consensuelle, des personnes ressources tout aussi consensuelles devant diriger les travaux de facilitation.  Les conditions sine qua non de ces préalables sont ou seront-elles réunies par le Chef de l’Etat dans les neufs jours restants ? Qu’est-ce que le président Sall entend par ‘’ dans les meilleurs délais’’ ?  Des questions qui, sans doute, dénotent la posture ambivalente dans laquelle s’installe désormais l’homme fort de Dakar qui souffle actuellement le chaud et le froid. Face à un Conseil constitutionnel ayant retoqué sèchement le décret présidentiel qui avait annulé la date de la tenue du scrutin présidentiel, et l’opposition politique qui, droit dans ses bottes, réclame à cor et à cri le respect de cette date constitutionnelle, d’un côté et de l’autre, sa propre volonté de désamorcer une crise qu’il a lui-même alimenter sciemment ou inconsciemment.

Quoiqu’il en soit, ce communiqué de la Présidence, loin d’apporter la solution, risque de faire monter dans les heures ou jours à venir la pression sociopolitique dans le pays des Diambars.

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