Saisie de 147 téléphones et d’autres objets à la Maison centrale de Conakry: « Il y a forcément des complicités au sein du personnel» (nouveau régisseur)

Lors d’une opération de fouille à la maison centrale de Conakry, la plus grande maison d’incarcération en République de Guinée, l’administration pénitentiaire, sur instruction du Garde des sceaux, ministre de la Justice et des Droits de l’homme, plus de 100 téléphones portables parmi eux des androïdes et d’autres objets notamment: des fourchettes et des cuillères, des ciseaux, des couteaux, un marteau et des chargeurs ont fait l’objet de présentation le lundi 04 mars 2025. 

L’objectif de cette opération consiste à lutter  contre l’introduction d’objets interdits dans l’établissement pénitentiaire, nous apprend-t-on de la page officielle du Ministère de la Justice et des Droits de l’Homme. 

Lieutenant Moriba Sylla, nouveau régisseur de la Maison Centrale qui a bénéficié d’une nomination le 10 février dernier, est revenu sur cette action salvatrice. «Dès 𝑚𝑎 𝑝𝑟𝑖𝑠𝑒 𝑑𝑒𝑓𝑜𝑛𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛𝑠, 𝑗’𝑎𝑖immédiatement 𝑖𝑛𝑠𝑡𝑎𝑢𝑟é 𝑙’𝑜𝑟𝑑𝑟𝑒. 𝐿𝑒𝑠 𝑑é𝑡𝑒𝑛𝑢𝑠 é𝑡𝑎𝑖𝑒𝑛𝑡𝑒𝑛 𝑝𝑜𝑠𝑠𝑒𝑠𝑠𝑖𝑜𝑛 𝑑𝑒 téléphones 𝑒𝑡 𝑑’𝑎𝑢𝑡𝑟𝑒𝑠 𝑜𝑏𝑗𝑒𝑡𝑠 𝑖𝑛𝑡𝑒𝑟𝑑𝑖𝑡𝑠. 𝐿𝑎 première opération, 𝑙𝑒 19 𝑓é𝑣𝑟𝑖𝑒𝑟 2025, 𝑎 𝑝𝑒𝑟𝑚𝑖𝑠 𝑙𝑎𝑠𝑎𝑖𝑠𝑖𝑒 𝑑𝑒 89 téléphones , 34 𝑝𝑎𝑖𝑟𝑒𝑠 𝑑𝑒 𝑐𝑖𝑠𝑒𝑎𝑢𝑥 𝑒𝑡 25 𝑐𝑜𝑢𝑡𝑒𝑎𝑢𝑥 𝑡𝑟𝑎𝑛𝑐ℎ𝑎𝑛𝑡𝑠. 𝐿𝑎𝑠𝑒𝑐𝑜𝑛𝑑𝑒, 𝑙𝑒 4 𝑚𝑎𝑟𝑠, 𝑎 𝑐𝑜𝑛𝑑𝑢𝑖𝑡à 𝑙𝑎 𝑟𝑒́𝑐𝑢𝑝𝑒́𝑟𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑑𝑒 58 téléphones  41 𝑐ℎ𝑎𝑟𝑔𝑒𝑢𝑟𝑠, 𝑢𝑛 𝑚𝑎𝑟𝑡𝑒𝑎𝑢 𝑒𝑡 111 𝑐𝑢𝑖𝑙𝑙ères 𝑒𝑡 𝑓𝑜𝑢𝑟𝑐ℎ𝑒𝑡𝑡𝑒𝑠 », a détaillé le régisseur. 

L’administration pénitentiaire ne se limite pas aux cellules, selon toujours cette même source d’information. Des fouilles ont également été effectuées dans les structures sanitaires où certains détenus étaient hospitalisés. Là encore, des téléphones ont été découverts. «𝐿𝑒𝑠 𝑑é𝑡𝑒𝑛𝑢𝑠 𝑛𝑒𝑝𝑒𝑢𝑣𝑒𝑛𝑡 𝑝𝑎𝑠 𝑞𝑢𝑖𝑡𝑡𝑒𝑟 𝑙𝑒𝑢𝑟𝑐𝑒𝑙𝑙𝑢𝑙𝑒 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑎𝑙𝑙𝑒𝑟 𝑎𝑐ℎ𝑒𝑡𝑒𝑟 𝑑𝑒𝑠téléphones. 𝐼𝑙 𝑦 𝑎 𝑓𝑜𝑟𝑐é𝑚𝑒𝑛𝑡𝑑𝑒𝑠 𝑐𝑜𝑚𝑝𝑙𝑖𝑐𝑖𝑡é𝑠 𝑎𝑢 𝑠𝑒𝑖𝑛 𝑑𝑢𝑝𝑒𝑟𝑠𝑜𝑛𝑛𝑒𝑙 », a-t-il déclaré. 

Face à cette situation, des mesures disciplinaires et organisationnelles sont envisagées, notamment une rotation des agents pénitentiaires. « 𝐶𝑒𝑟𝑡𝑎𝑖𝑛𝑠𝑎𝑔𝑒𝑛𝑡𝑠 𝑠𝑜𝑛𝑡 𝑙𝑎 𝑑𝑒𝑝𝑢𝑖𝑠 𝑑𝑒𝑠𝑎𝑛𝑛é𝑒𝑠 𝑒𝑡 𝑜𝑛𝑡 développé 𝑑𝑒𝑠𝑟𝑒𝑙𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛𝑠 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑙𝑒𝑠 𝑑é𝑡𝑒𝑛𝑢𝑠. 𝑈𝑛𝑒 𝑝𝑒𝑟𝑚𝑢𝑡𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑑𝑒 𝑐𝑒𝑠𝑎𝑔𝑒𝑛𝑡𝑠 𝑛𝑜𝑢𝑠 𝑎𝑖𝑑𝑒𝑟𝑎𝑖𝑡 𝑎̀ 𝑚𝑖𝑒𝑢𝑥 𝑎𝑐𝑐𝑜𝑚𝑝𝑙𝑖𝑟 𝑛𝑜𝑡𝑟𝑒𝑚𝑖𝑠𝑠𝑖𝑜𝑛 […] Tout détenu pris en possession d’un objet interdit fera face à des sanctions graduelles pouvant aller jusqu’à la privation partielle de ses droits », a averti le régisseur. 

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